TT Classic, Ile de Man 2014
Je rejoins Jean Pierre, mon compagnon de voyage et Nicole sa femme. Ils habitent à Saint Junien près de Limoges. Je suis reçu comme un prince, soirée sympa et au lit pas trop tard.
Le lendemain nous partons, Direction Calais. Plus nous avançons vers le Nord et plus le temps se dégrade, du vent, de la pluie et il fait froid. Nous arrivons à Calais en fin d’après midi, achetons les places pour la traversée (pas donné le Shuttle) embarquons les motos dans le train, et c’est parti pour 30 mn de trajet. Pas de sensation particulière dans le tunnel, peut être un peu les oreilles qui bourdonnent.
Depuis Douvres nous prenons la direction du B and B près de Londres. On fait confiance au GPS de JP mais visiblement il n’a pas supporté le changement de pays, il nous dit n’importe quoi ! Nous nous perdons un peu et prenons mon GPS. Dans une série de croisements et de feux rouges, je finis par le perdre de vue. Je stoppe et respecte la consigne qui est de s’attendre, au bout d’un moment, ne le voyant pas arriver, je reprends la route en direction du B and B. JP ayant l’adresse de l’hôtel finira par me rejoindre non sans mal.
Presque 900 kms dans la journée, ça mérite une bonne bière et une bonne nuit de sommeil. Après un breakfast conséquent à l’anglaise pour JP à la française pour moi, nous prenons la route pour l’ACE CAFE de Londres.
Autoroutes, périphériques, Londres n’en finit jamais, c’est l’enfer, ça roule vite, faut rester concentré. Nous passons devant le stade de Wembley et pas loin de là trouvons l’ACE CAFE. Nous discutons avec quelques français, et un couple d’italiens. Il est midi et nous prenons un repas accompagné d’une Guiness.
2 ou 3 photos plus tard nous filons vers Birmingham et le musée de la moto (anglaise) pas facile à trouver mais une fois à l’intérieur c’est inimaginable. Tous les modèles anciens sont exposés, modèles de série, des prototypes, machines de course, un vrai paradis pour amateur d’anglaises. C’est un passage obligatoire pour les amoureux de la belle mécanique.
Nous dormons le soir dans une auberge de jeunesse cosmopolite dans le centre de Birmingham. Le lendemain nous reprenons la route sous une pluie fine qui devient plus forte et plus froide, c’est déjà l’hiver en Angleterre. Ce n’est qu’après Liverpool que le mauvais temps va cesser.
Dans le même sens que nous, nous rencontrons pas mal de motos, de la moderne à la classique, toutes nationalités confondues : Autrichiens, Allemands, Suisses, Tchèques… Tous dans la direction d’Heysham pour prendre le ferry.
Bien sur au moment d’embarquer je ne trouve plus mon billet, en faisant le vide hier soir je l’ai mis à la poubelle. Malgré tout ça, pas trop de soucis pour rattraper ma bêtise avec la bonne volonté de la compagnie de Ferry. L’embarquement se fait sans problème, les motos sont sanglées. 80% des passagers sont des motards. J’aperçois une connaissance de Toulouse, Pascal, avec sa belle série 2, il est avec un copain qui a un Triumph trident. La traversée dure 3 petites heures et nous arrivons à Douglas.
Nous nous dirigeons vers le camping qui se situe après Douglas. Dommage, ils viennent de fermer la route en raison des essais qui commencent et pendant toute la durée nous resterons au paddock et aux tribunes.
Nous plantons la tente à la nuit tombante à quelques kms de Douglas près de Union Mills, au camping Glenlough. A partir de ce moment, nous allons profiter au maximum de cette ambiance, cette folie de la moto qui ne peut être vécue qu’ici.
Au camping, nous sympathisons avec un anglais installé à côté de nous. Il a amené 3 motos : une Ariel 250 deux temps, une Triumph coursifiée de 1968 et un Norton Manks. Il nous raconte que son père a fait le TT en 1952 sur la Norton. Ces motos feront partie de la parade qui fait le tour du circuit devant des milliers de spectateurs. Nous faisons aussi connaissance avec des bretons, un couple en side BM et leurs enfants et un solitaire en Guzzi que nous avions déjà croisés au musée de Birmingham. Bonjour à vous 5. Nous rencontrons également 2 bordelais avec leurs superbes 1000 Vincent et leur amie avec un Royal Enfield.
Sur l’île nous verrons des dizaines de 1000 Vincent, cette moto n’est pas uniquement faite pour les musées mais aussi pour voyager.
Pendant le classic TT toute l’île vit à l’heure de la moto, sur les 60 kms que fait le circuit du bord de mer jusqu'à la montagne, il y a ceux qui se prennent pour Mc Guinness et qui font le show et les autres, des milliers de motards venus en anciennes, comme moi, qui veulent ramener leur moto à la maison.
Douglas
Ici le spectacle est partout et surtout sur le circuit quand il est ouvert aux motards, vu qu’ils peuvent rouler très vite. Tant de choses à voir : les musées, notamment celui de Ballaugh Bridge, la stèle de Joe Dunlop à Bungalow où les motards se recueillent, le virage à 90° de Ramsey, le premier virage « Quater bridge » après le départ… sans oublier le paddock où les mécanos ne chôment pas sous les tentes.
Les bretons du camping nous font connaitre le Team Heron où là encore le mécano fait les derniers réglages sur la machine.
Nous visitons quelques endroits de toute beauté sur l’ile, faisons beaucoup de rencontres enrichies de discussions entre motards, mais aussi avec les iliens qui sont très accueillants et plein d’humour. Bien sur tout cela avec mon anglais approximatif, voire inexistant, heureusement JP est là.
Motos sur le bord de la route
Musée de BALLAUGH BRIDGE
Le retour. Nous prenons le Ferry à 20h30, arrivons en Angleterre vers 23h30 et roulons vers le sud où nous ferons la traversée vers la France. Le premier port où nous arrivons vers 10h le matin est celui de New Haven pas loin de Portsmouth, nous voyons une file d’attente devant un ferry, le temps d’aller au guichet prendre les billets et nous embarquons. 4 heures plus tard nous serons à Dieppe, même si nous avons dormi 1 petite heure sur le bateau la fatigue de la nuit blanche est bien là.
JP, moi et nos 2 BM nous séparons à Rouen. Fatigués JP s’arrêtera en route tout comme moi qui sort le duvet sur le bord de l’autoroute vers Niort et m’endors jusqu’au petit matin. A 13h, j’arriverai à Pau.
4000 kms pour ce superbe voyage que nous venons de faire, cette aventure restera un souvenir inoubliable, tout comme l’île de Man et il est probable que j’y revienne.
Merci aussi à Michel et Anne-Marie de Bègles (Michel Pinguinos, pour ceux qui le connaissent) de nous avoir guidés. Ils viennent au TT depuis les années 70 très régulièrement, ici ils sont un peu chez eux et connaissent tous les petits pubs sympas et pleins de vie connus uniquement des habitués.
Merci JP de m’avoir supporté pendant ce beau voyage, et merci encore pour ton rôle d’interprète pendant ce séjour.