Mon Authentic 2017
Vendredi 16 heures, ma bm est fin prête, les bagages et le ravitaillement chargés depuis le veille, le plein, la pression des pneus, le niveau d’huile faits….. Je suis habillé pour affronter des froids polaires : je suis dans les starting-blocks. Il ne me reste plus qu’à appuyer sur le démarreur et là… rien. Je regarde le coupe circuit, le branchement de la batterie. Je me calme un peu. Mettez vous à ma place. Je donne un coup de kick histoire de la dégommer, je réitère un coup sur start et là un semblant de bruit de démarreur qui ne voudrait pas accrocher, je n’insiste pas. Vous partiriez faire plus de 1000 bornes en plein froid avec une moto qui commence à faire des siennes dès le départ? non bien sur et bien moi je fais la même chose, je fonce au garage chercher le mulet, je voulais dire le Vstrom.
Le seul souci c’est que celle-ci je ne l’ai pas démarrée depuis le mois d’aout, j’appuis sur le démarreur, elle démarre de suite. C’est que je commencerais à m’y attacher à cette moto: pourtant, elle n’est pas très belle, elle a un bruit de bouilloire, mais l’avantage c’est qu’elle répond toujours à l’appel de la route. Charger décharger une moto je sais faire. Juste pour voir, avant de partir je ressente un démarrage de la vieille BM, elle démarre ! Bon tant pis, je garde le Vstrom, me voilà enfin parti.
A Toulouse la nuit et les bouchons sont là, direction Albi, ça commence à cailler, petite pose à Albi et je repars vers Rodez, pas mal de neige sur le bord de la route, avant Rodez je prends la route de Pont de Salars pour rejoindre l’A75, d’habitude je la prends à Severac, voulant gagner quelques kms, mauvais choix, je me retrouve au bout de quelques kms sur une route recouverte de neige et gelée. Mettez vous à ma place, seul, de nuit, à 25 voire 30 kmh, sitôt que j’accélère je ne me sens pas en sécurité, de la neige se bloque entre les pneus et les gardes boues et cela n’arrange rien à ma tenue de route, il me faudra une bonne heure, en seconde, pour rejoindre l’A75. Cela fera par la suite de bons souvenirs, mais en attendant c’est « la solitude du motard »
L’autoroute est aussi bien enneigée, je roule pas trop vite, vers Séverac je suivrai une saleuse jusqu’à Banassac où comme l’an dernier que je vais passer la nuit. J’ai des nouvelles du bivouac par Diablotine, dans l’après midi. Ils ont chutés sans gravité sur l’A75 et ils n’ont pas pu rejoindre le bivouac, ils vont dormir à St Flour. A priori quelques sides-car ont pu rejoindre le bivouac, beaucoup de solos font demi tour, les routes secondaires sont impraticables, pour ma part je verrai demain matin.
Donc le lendemain matin en me réveillant je découvre un magnifique paysage, blanc, silencieux, je marche un peu en faisant attention de ne pas glisser sur la neige gelée.
Quoi faire, demi tour et rentrer à la maison, ou continuer un peu? Après avoir discuté avec moi même je décide de continuer, l’A75 est praticable, du moins pendant quelques kms, ensuite la chaussée n’est praticable que sur une seule voie, la neige recouvre celle de droite. En altitude le vent se met à souffler par bourrasques et la neige se remet à tomber, c’est à l’aire de Lozère que je prends la décision de rebrousser chemin, j’ai même du mal atteindre la station service, la route est gelée. Je me dis que ma vieille BM avait du le sentir, il ne faillait pas partir !
J’ai des nouvelles d’Anzat le Luget, lieu de pointage du rassemblement et les nouvelles confirment ma décision, les routes sont impraticables pour les solos, seuls des sides on réussi à rejoindre le bivouac, je n’aurai pas cette chance. A la station devant mon café je me sens un peu frustré, d’être si près du but, d’avoir fait 500 kms et de devoir faire demi tour.
Il me reste donc à faire la route en sens inverse, si ce n’est le froid et la neige sur l’A75, le vent Glacial entre Rodez et Albi et un peu de neige dans les Hautes Pyrénées, j’arrive à la maison samedi soir, d’habitude c’est le dimanche soir que Mimi et le chat entendent la moto arriver à la maison.
J’étais tellement frustré que sur la route j’ai même pensé un moment planter la tente dans le jardin de la maison en faisant un feu de camp pour faire chauffer la garbure, qui est dans la sacoche de la moto, et boire une bière. C’est dommage, il ne manque que les copains.