Les Éléphants de Solla 2023
J’ai oublié en partant en Italie de vous présenter l’équipage au départ de France et leurs montures: Domi le vétéran, pas loin de 80 balais ou alors 70 je me souviens plus très bien, sur un Zeus.
Zébulon, le boss des Millevaches de Meymac, c’est un peu le commercial de l’hivernale du même nom. De toute façon c’est le seul de son club que l’on croise en rassemblement. Il roule sur un servi-car et traine sa petite roulotte.
Claire et Serge, c’est un peu les Chouchou et Poulette du voyage, de toute façon c’est le seul couple. La route n’a pas de secret pour eux, ce sont des bouffeurs de kilomètres. Eux aussi roulent sur un Zeus pour ce voyage.
Lundi 23 Janvier: Galiatte/Sernio (province de Sondrio) 210 Km
Dès le départ, nous perdons Zébulon, nous le retrouverons seulement le soir devant le gîte à Sernio.
Quant à nous, nous longeons le lac de Côme et faisons une pause casse croûte à Menagio sur les rives du Lario, c’est l’autre nom du lac de Côme. La température est vraiment agréable en comparaison à ces derniers jours, de - 17° nous sommes passés à 16°.
J’en profite pour passer un coup de fil à Mauro, mon ami de Sondrio et lui proposer de prendre un café en notre compagnie. C’est super de le croiser sur notre route, à bientôt Mauro.
Sernio n’est plus très loin. L’auberge de jeunesse est au centre d’un petit village tout en pierre accroché dans les collines et entouré de vignes. Une pizza fera notre bonheur pour le repas du soir.
Mardi 24 Janvier: Sernio/ Sankt-Jodok (Autriche) 265 km
Ce matin d’entrée nous attaquons la montagne, notre route passera par Aprika et son passo. Après Ebolo nous grimpons le Passo Tonale, au pied du col la route est bien dégagée, mais très vite ça se corse, de la neige sur la route mais c’est encore roulable, il faut rester prudent. Du blanc partout, c’est vraiment splendide. Au sommet nous faisons une pause pour admirer le paysage.
Maintenant la route est complètement recouverte de neige verglacée, la descente est assez dangereuse, mais assez vite je prends mes marques et le side a un bon comportement. Je me surprends à doubler les voitures qui hésitent un peu au vu des conditions.
Avant Bolzano nous franchissons le Passo Mendola, superbe et en plus la météo est avec nous, il ne fait pas super chaud mais le ciel est bien clair, il faut tout de même faire attention dans la descente, elle est vraiment raide.
Après Bolzano, nous prenons l’autoroute du Brenner, c’est le passage obligatoire pour passer en Autriche, tous les cols alentours sont fermés. Beaucoup de camions, c’est impressionnant, mon bonheur c’est qu’ils sont limités à 60 kmh, ce qui me permet avec mon vieux side et ma vitesse modérée de pouvoir les doubler sans problème J’ai oublié de vous dire c’est souvent moi qui mène la danse et les copains me suivent en s’adaptant à mon allure.
Après le Brenner, une erreur de Tomtom, une chose est sure, ce n’est jamais de ma faute, c’est toujours une erreur du GPS, voilà c’est dit. Donc un bug de GPS nous fait prendre une petite route dans une campagne toute recouverte de neige, magnifique. La descente avant d’arriver à Sank-Jodok impressionnante et dangereuse 15%, je serre les fesses pourvu q’une plaque de verglas dans les parties ombragées ne vienne se mettre sous mes roues.
Le gîte de ce soir est immense, un peu de lessive et un peu de rangement avant le repas, j’avais oublié ce soir c’est moi qui suis au fourneau: jambon de Tonneins et pommes de terre vapeur . Nickel ce gîte.
Mercredi 25 Janvier: Sankt-Jodok/Passau 370 km
Jusqu’à Insbruck la route est montagneuse et les sommets imposants sont tous blancs. La traversée d’Insbruck se fera par le centre ville, encore une erreur du GPS, pas de la mienne, vous l’aurez compris, de toute façon la ville est très belle et la circulation est fluide. Ensuite c’est une longue montée avec un fort pourcentage pour rejoindre Garmish-Partenkirchen. Plus tard nous arrivons en Allemagne et la traversée de Munich se fera par l’autoroute. Dans l’après-midi nous arrivons à Passau qui se trouve à une quarantaine de kilomètres du rassemblement que nous rejoindrons demain. Nous dormirons ce soir dans un appartement bien sympathique.
Jeudi 26 janvier: Solla
Après avoir traversé une campagne bien tristounette et un ciel qui ne l’est pas moins. Même s’il y a un peu de neige dans les champs le paysage n’est pas joyeux, en fin de matinée nous arrivons dans l’arène, je dis arène parce que les Eléphants de Solla se trouvent dans une cuvette, je dirais même un trou, je m’imagine même pas remonter le chemin quand il est verglacé, pourtant certains y arrivent. Il faut voir dans quelle condition.
Après avoir déboursé 40€ avec lesquels nous avons juste le droit de camper, le bracelet au poignet nous pouvons rejoindre les copains déjà installés. L’ami Jean-Claude Vogel est sur place depuis quelques jours, c’est lui qui en tant que vétéran gère les emplacements. C’est l’ancien et cette année il fête sa quarantième participation aux Eléphants. Il me présentera son homologue allemand qui a à son actif presque 50 participations au rassemblement.
Nous retrouverons aussi la famille Soldat que nous avions laissée à l’Agnellotreffen et qui ont emprunté pour venir ici une route différente de la notre.
L’ami Gus, Chantal et leur fidèle 11OO XS attelé sont déjà sur place, Max un copain déjà rencontré et ami de Vogel est venu avec un superbe side R100RT. Deux copains des Busards de Thionville campent aussi dans le cercle des français.
Beaucoup de motards passeront par notre campement boire un verre autour du feu. Justement en parlant de feu j’ai oublié de dire que le bois ainsi que la paille sont aussi à vendre et dire que je me plains qu’en Dordogne le bois pour la cheminée est un peu cher, la prochaine fois que je vois mon vendeur de bois je l’embrasse sur la bouche.
Sur le site le spectacle est partout, c’est la folie, les sides et les motos roulent à des allures folles dans les allées bordées de tentes et de motards.
Des motards de toute l’Europe viennent à Solla, je retrouve devant le bar deux espagnols que j’avais rencontrés à la Leyenda cette année. Beaucoup d’Italiens, des Tchèques, Belges, Hollandais, Anglais, Irlandais, Croates, Bosniaques, Serbes……
Willy un ami belge nous rejoint sur le campement.
Vendredi 27: matin nous sortons les motos pour aller faire une balade en Tchéquie toute proche, l’essence est moins chère qu’en Allemagne. Sur les conseils d’un allemand, nous mangerons dans un restaurant, en fait c’est une boucherie/restaurant, l’accueil est sympa et nous commandons sans trop savoir ce qu’ils mangent le même plat que nos voisins de table. Ce sera donc de la tête et des abats de porc pochés dans un bouillon et servis avec des épices et des oignons crus émincés, pas mauvais, c’est malgré tout un peu gras et ça manque de légumes en accompagnement.
En discutant avec Willy, nous décidons de faire un bout de route ensemble pour le retour et de partir dès le lendemain matin.
Les nuits sur le site ne sont pas trop froides: -5° environ.
Samedi 28: Tout est plié et rangé comme il se doit dans et sur le side et je pousse le bouton du démarreur rien ne se passe, elle ne veut pas démarrer, il fait froid et humide, c’est peut-être normal….. Nous mettons les câbles, elle démarre mais ratatouille, elle n’arrive pas à prendre les tours, je fais un essai routier, c’est pas du tout concluant. Nous contrôlons ce qui peut l’être: tout y passe: les bougies, la carburation, les bobines, l’avance…. Nous pensons sans en être vraiment certains que c’est peut être l’allumage électronique. C’est la merde.
Entre temps Willy me dit au-revoir, il doit être en Belgique le dimanche soir.
Plus tard, vers 13h je prends la décision d’appeler l’assistance, je suis vraiment déçu, mais c’est une évidence je ne rentrerai pas en France avec mon side, j’ai le moral en bas des chaussettes.
Vers 19 heures quand le camion arrive et que le câble tire mon beau side vert sur le plateau j’en aurais pleuré. Bon c’est fait le side est parti sans moi vers je ne sais où. Le chauffeur m’a expliqué quelque chose en Allemand que je ne comprend spas, évidemment. Je laisse les clefs sur le contact et bonne route. C’est l’assurance qui va gérer son retour en France.
En l’espace de quelques heures, en attendant l’assistance, une trentaine de motos et de side-car en panne de tous pays sont partis sur remorque, les pilotes sont dans le même état que moi: DÉGOUTÉS.
Bon, heureusement, les copains sont là pour me remonter le moral, merci encore à vous.
Pour ma part je rentrerai en France avec les copains de Montluçon, Domi me fait une place dans le Zeus. Zébulon partira plus tard, il s’arrêtera en suisse faire un dernier rassemblement avant de rentrer.
Dimanche:
Les Zeus sont chargés, j’ai récupéré quelques affaires sur mon side, sait-on jamais.
Allez, c’est l’heure de mon vrai départ, cette fois. Domi a fait de la place dans l’habitacle du Zeus, qui sera mien pendant plus de 1000 kilomètres.
La traversée de l’Allemagne se fait à grande vitesse , le dimanche pas de camion sur les autoroutes et c’est très bien, en revanche les interminables travaux, au moins dix ans que ça dure, provoquent des ralentissements.
Le soir nous trouvons un gîte en campagne du coté de Belfort.
Lundi:
Les 600 derniers kilomètres ne sont qu’une formalité pour nos deux pilotes, malgré le froid et même un peu de neige.
Pour ma part, tout va bien, je suis au chaud dans le side, même si c’est un peu bruyant, surtout à grande vitesse. Ce qui est sur, c’est qu’entre l’avion que me proposait l’assistance et le retour en Zeus, je n’ai pas hésité une seconde.
Ce soir c’est Tartiflette chez Claire et Serge, merci encore à vous les amis.
Bilan rapide: Malgré une panne qui m’a un peu perturbé et le rapatriement par camion de mon attelage en France, le bilan est plutôt positif. Le voyage de l’Agnellotreffen aux Eléphants en passant par le nord de l’Italie, le passage en Autriche par le Brenner, la traversée de l’Autriche par Insbruck et Garmish: Magnifique montagne aux sommets majestueux et enneigés et bien sur assister au spectacle des Eléphants de Solla.
L’Autriche en hiver, n’hésitez pas une seconde, partez de suite c’est la bonne saison.
Quand à moi, je vais attendre tranquillement que mon side arrive chez mon mécano à Gourdon et voir quoi faire et décider pour la suite.