En route pour la Roumanie (peut être)
Jour 1 en solo
Séquence nostalgie, terminé le voyage à deux, je laisse Mymy à l’aéroport de Zadar. Elle part vers la salle d’embarquement et moi je prends la route en solo. Je file vers le nord, en montagne je retrouve la fraîcheur et même la pluie, en croisant les cascades de Plevitce, la pluie et la fraîcheur se sont accentuées, je reconnais le camping où il y a une dizaine d’années nous avions planté la tente avant de visiter les cascades. Je fais une halte à Slunj, c’est un petit spot touristique, quelques cascades un moulin, deux photos et c’est reparti. Après Slunj et jusqu’à Topusko je recherche la petite route vicinale, dans une campagne vallonnée entre bois, cultures et quelques maisons.
la route mouillée est assez glissante je ne roule pas très vite, J’en profite pour éviter les escargots qui sont presque aussi gros que des tortues, J’exagère à peine, au début j’ai presque confondu. Je longe la Glina, rivière qui doit faire office de frontière à un certain moment avec la Bosnie, sur une petite route je vois même poste frontière fermé avec la route barrée. Pour le prix d’une place de camping, je trouve un logement en pleine campagne, isolé de tout. Le temps pluvieux et brumeux rend l’endroit sinistre, en parcourant mes derniers 60 km je n’ai pas vu beaucoup de touristes, d’abord que viendraient-ils faire ici, pour ma part l’endroit me convient tout à fait, il y a même la wi-fi.
Jour 2 Topusko ( Croatie)/ smederevo (Serbie) 480 km
Ce matin en partant de mon logement en plein milieu de la campagne, ce ne sont pas des escargots que j.ai vu, mais un chevreuil qui a traversé la route tranquillement aussi tranquillement que moi je roulais. Il pleut et la route est glissante.
Je passe à Petrinja, il y a une déviation pour éviter le centre-ville et je vois que la moitié des maisons sont effondrées ou fissurées, sur le moment je trouve ça bizarre sans trouver d’explication, mais à moto on a le temps de réfléchir et je me dis qu’il y a du y avoir un tremblement de terre surtout quand je vois à la sortie de la ville des dizaines de cabanes de chantier style Algeco. Je ne me suis pas trompé car j’ai demandé à Google, en décembre 2020 il y a eu un tremblement de terre qui a fait une dizaine de morts.
sinon après je prends l’autoroute, Je l’emprunterai jusqu’à Belgrade pratiquement 300 km de belle autoroute pour 8€20. Ici l’autoroute doit être nationalisée. Au poste frontière je dois doubler au moins une centaine de voitures et je m’incruste entre deux un peu avant le poste de contrôle, j’ai dû gagner une bonne demi-heure. En revanche il y a 1 kilomètre de bouchons de camions qui ont dû y passer la nuit.
je dégote une auberge de jeunesse sur les bords du Danube une vingtaine de kilomètres après Belgrade à Smederevo.
Aujourd’hui la route n’était pas tellement passionnante, mise à part les 100 premiers kilomètres de route de campagne, demain c’est la Roumanie. Pas beaucoup de photos mise à part celle de mon auberge de jeunesse, je dis "mon" parce que aujourd’hui je suis le seul client.
Jour 3 Smederevo (Serbie) Targu Jiu (Roumanie) 320 km
parti de Smederevo, je quitte les bords du Danube pour le retrouver à Golubac où il forme un immense lac. Je fais une petite halte au bord du lac, je suis en train de regarder la carte, trois dames d’un certain âge c’est-à-dire un peu plus âgées que moi vont me tenir compagnie un petit moment. L’une d’elle parle un peu français, quand elle était jeune elle a passé quelques années à Paris et à Montpellier. Elles vont avoir une grande discussion entre elles au sujet de la frontière avec la Roumanie je ne saisis pas trop le sens de leur questionnement, cela dure un petit moment. La conclusion c’est que le Danube fait office de frontière est en face du lac c’est la Roumanie, ca c’est sur. Merci mesdames pour cette discussion improvisée et bonnes vacances. Vraiment sympa ces moments de rencontres. Je vais suivre le Danube une bonne centaine de kilomètres, c’est magnifique, parfois la route est au niveau du fleuve et parfois je le domine, une route très peu fréquentée avec un très beau revêtement. En traversant le Danube j’arrive aussi en Roumanie le fleuve fait office de frontière.
Que dire de la Serbie, enfin des endroits où je suis passé: je peux dire que la conduite des serbes est imprévisible, ça déboîte, ça double dangereusement, ça s’arrête sur le bord de la route ou carrément sur la route, c’est un peu une conduite à la russe, je sais que les Serbes et les Russes s’entendent bien.
il y a aussi beaucoup de chiens errants, tu t’arrêtes faire pipi sur le bord de la route un, deux voir trois chiens arrivent, tu fais le plein dans une station les chiens sont à l’accueil, je m’arrête manger un morceau sur une aire de repos quatre ou cinq chiens m'ont encerclé, pas vraiment méchants, mais pas super sympas non plus. Aujourd’hui j’en ai compté six écrasés sur la route.
Bon voilà je suis en Roumanie, je me plaignais de la conduite des serbes, je vois que les roumains ne conduisent pas mieux, il va falloir que je m’y fasse. Pas mal de chiens aussi sur le bord des routes surtout à côté des poubelles. Pour l’instant la route n’est pas super elle est même plutôt dégradée.
J’arrive à Targu Jiu, je trouve un petit appartement à 20 € pas loin du centre-ville ce soir je vais manger roumain.
Jour 4 Targu-Jiu/ Transfagarasan/ Sibiu. 330km
ce matin je pars assez tôt car j’ai une grosse journée de roulage.
je passe à Ramnicou Valcea. 100 km de route pourrie, la montagne commence vraiment après Curtua de Arges, enfin je suis dans les Carpates roumaines, je les aperçois depuis ce matin.
J’arrive à un grand lac de barrage, sacrée hauteur le barrage. la route est magnifique, je veux dire les paysages car le revêtement de la chaussée est vraiment pourri. Puis j’attaque la fameuse route la Transfagarasan, ça plaisante pas la route monte de suite et les lacets s'enchainent, c'est grandiose. Ça grimpe vraiment fort avec un sacré pourcentage. Les montagnes sont splendides. Arrivé à quelques kilomètres du sommet juste avant le tunnel, la route est bloquée par la police. Tous les véhicules qui montent sont bloqués en revanche les voitures peuvent descendre. Bloqué pendant une heure enfin je peux finir la montée avant d’attaquer la descente. La descente se termine par une forêt de pins magnifique, aujourd’hui j’ai vraiment vu de la belle montagne.
en fin d’après-midi j’arrive à Sibiu, où je loge ce soir, 330 km et plus de la moitié en montagne le tout sur des routes très moyennes, je suis fatigué.
je m’autorise tout de même une petite sortie en ville qui est très jolie, j’achète une carte de la Roumanie, que je n’avais toujours pas, et je mange un filet de poisson avec des pommes de terre, depuis ce matin j’avais bien faim.
Jour 5 Sibiu/Capâlma. 160 km
ce matin c’est cool, je décolle à 10h30, je passe à Sebes, je fais le plein et à la station je tombe sur une équipe de motards tchèques, tous avec des CZ 125, On parle de la transalpina, ils en ont parcouru la moitié en of Road, ils ont vécu plein de galères, crevaisons, pannes, ils ont le moral ils sont jeunes. J’emprunte donc la route 67C, la route des rois nommée aussi la Transalpina. Elle est beaucoup empruntée par les motards, d’ailleurs c’est un motard polonais qui m’en a parlé hier et il a adoré.
Sebes est dans la plaine, une immense usine à papier cache sa fumée, c’est pas beau et ça sent pas bon. Je trouve qu’en Roumanie pas mal d’usines crachent de la vilaine fumée.
J’attaque la montagne est là. D’entrée tout est beau, mise à part la chaussée. En voulant éviter un trou j’ai roulé sur la bande centrale mauvaise idée la BM à fait une glissade de l’arrière, petite frayeur pour ma part et pourtant la route était sèche. Le paysage est tellement beau sauvage et tranquille que je vais me poser pour la journée et pour la nuit dans un petit camping au bord de la rivière.
Super de monter la tente, Ça me manquait un peu. Il faut dire qu’en Roumanie le prix du camping est presque aussi cher qu’un appartement. Dans ce pays pas besoin de réserver une chambre partout il y a des hébergements à louer.
donc ce soir je campe, le patron du camping est marié avec une italienne j’aurais bien droit à un plat de pâtes ce soir.
un peu de lecture et une sieste dans un hamac au bord de la rivière me seront bénéfiques.
La Tansalpina attendra demain.
c’est loupé pour les pâtes de la patronne, je fais 100m pour rejoindre le restaurant tout proche, avec hôtel de luxe, spa, piscine et tous les accessoires qu’il faut pour faire maigrir le touriste.
un plat de tagliatelles alla matriciana, un plat de légumes grillés et une grande bière pour 6 euros, dans tous les cas la note va pas me rester sur l’estomac.
Jour 6. Capâlna/ Transalpina/ Pitesti. 280 km
Pas possible de partir avant 10h30, le temps de faire sécher la tente car la nuit a été humide, discuter cinq minutes avec un couple de motards tchèques et de dire au revoir au patron.
C’est parti, le revêtement de la route est nickel et accroche bien le pneu, mise à part sur certaines portions où l’orage d'il y a deux jours a fait pas mal de dégâts, Des glissements de terrain ont eu lieu, il y a beaucoup de terre sur la route et les travaux de remise en état sont actif.
sur 5 km le paysage est très beau, Des grands sapins à perte de vue, 2 lacs immenses et la rivière qui suit la route ou bien le contraire.
J’enroule tranquille les virages, c’est un plaisir des yeux et de conduite.
arrivé à un croisement une moto qui me suivait s’arrête à côté de moi et le motard me dit ; " j’y crois pas, je suis derrière une moto immatriculée dans le 24", petite pause discussion sur le bord de la route et le motard est UNE motarde, Elle me dit que depuis qu’elle est arrivée en Hongrie il y a plus d’un mois elle n’a pas vu de motard français et bla bla bla... j.ai croisé la route de Julie qui est partie de La Rochelle et roule vers la Turquie en tricotant un peu dans les pays qu’elle traverse.
Elle part à droite et moi à gauche. Rencontre sympa sur la Transalpina. Je suis en train de penser que depuis que je suis en Roumanie j’ai pas vu un seul motard français.
Sur le bord de la route je vois beaucoup de vendeurs de champignons, je m’arrête les gars me disent que hier ils ont trouvé plus de 200 kg de cèpes, ils en ont une pleine fourgonnette, ils les vendent 10 Lei le kg soit 2,50 le kg, ils vendent aussi des girolles, Elles sont plus chères.
la route est belle jusqu’à Brezoi, ensuite je recroise la ville de Ramnicu Valcea et prends la direction de Pitesti. Beaucoup de monde sur la route, ici les camions roulent même le samedi, ça bouchonne sec par moment.
Je trouve un appartement sur le bord de la route dans les environs de Pitesti, je finirai d’arriver à Bucarest demain.
Jour 7 Pitesti/Bucaresti
Ce matin par la voix de Violaine j’apprend une mauvaise nouvelle: Nelly Bonnet notre mamie. Une amie motarde est Dcd au guidon de son side car. Je suis bien triste.
Je continue donc ma route vers Bucarest, je veux éviter l’autoroute, mais au bout de quelques kms c’est plus possible, il y’a trop de bouchons et la route est vraiment pourrie et il fait très chaud.
l’autoroute débouche directement sur une artère principale de Bucarest, 15 kms de bouchons, de feus rouges, de claxons, ajouter la chaleur étouffante, tous le monde a l’air énervé et leurs conduite s’en ressent.
Je trouve une chambre dans le sector 2 (arrondissement) situé das le vieux quartier Arméniens pas très loin du centre historique. J’ai aussi visité la plus grande librairie de Roumanie dans un bâtiment historique.
Apres la douche je prend mes jambes et je rejoint le vieux Bucarest de la vielle pierre, beaucoup de restauration en cours, puis des restaurants et des bars à foison. Demain visite d’un autre quartier. Toute la journée je me suis baladé en compagnie de Nelly.
Jour 8 Bucarest
ce matin je glande, je discute avec le proprio, La discussion est ouverte. La Roumanie avant et après la guerre, la vie et la situation du pays avant et après Caucescu. Il reconnaît que la période Caucescu n’était pas la meilleure mais la période actuelle c’est le vrai bordel, ses paroles n’engagent que lui bien sûr.
chaleur étouffante pour partir en balade à pied et aller jusqu’au parlement de Bucarest. Une construction grandiose et tape-à-l’œil à l’image de l’initiateur du projet: Caucescu, les Roumains appelle le Parlement le gratte-ciel stalinien à cause de son style bien sûr, surface intérieure 350 000 m² c’est le plus grand bâtiment d’Europe. Construit tout en marbre de Transylvanie, il a ruiné le pays dans les années 80, plus de 20 000 ouvriers y ont travaillé, ils ont été dirigés par 600 architectes. Après la chute de Caucescu c’est son successeur qui achèvera malgré tout les travaux. Pour rejoindre l’appartement je suis les grands boulevards et repasse par le centre historique. Une sieste sera la bienvenue.
dans la soirée balade dans le grand parc voisin et petit restaurant recommandé par mon logeur, le Burebista dans le sector 2 en bordure de la calera Mosilor, je vous le conseille, après le plein de grillades ne partez pas sans avoir goûté le Papanache, c’est un Bénichou recouvert d’une crème fouettée avec des fruits rouges. Le patron m’offre un verre de raki pour digérer le tout.
cet après-midi j’ai ajouté un peu d’huile à la BM, tout a l’air d’aller, demain et après-demain deux journées de roulage pour m’approcher de Belgrade.
Jour 8 Bucarest/ Kladovo (Serbie) 420 kms
Pas simple de sortir de Bucarest, déjà des embouteillages, pourtant j’ai levé le camp à 8h30. Le ciel est bien chargé et il fait lourd, 50 km plus loin c’est la rincée et bien sûr les affaires de pluie sont dans la sacoche. les usines Dacia sont implantées à Pitesti, je prends la route de Craiova: c’est la ville où étaient les anciennes usines Citroën, remplacées aujourd’hui par les usines Ford. Mon sympathique logeur de Bucarest m’a appris pas mal de choses.
puis enfin Dobreta- Turnu- Séverin et mon voyage en Roumanie prendra fin à ce poste frontière, je retraverse la Danube pour rejoindre La Serbie. Petit appart à la campagne 16 euros avec le petit déjeuner, de la terrasse de l’autre côté du Danube je regarde une dernière fois la Roumanie encore toute proche. Sous un abri il y a un vieux vélo, j’en profite pour me dégourdir les jambes.
et pour le réconfort, carpe du Danube tout proche, grillée, une bière locale et j’ai même eu droit à de la musique folklorique serbe. Rien que pour moi et oui je suis le seul touriste ce soir dans le village.
Jour 10 Klavodo/ Vdrnik. 360 kms
Ce matin, surprise, j’ai vu mon logeur arriver en habit typiquement serbe, avec la musique qui va avec la tenue. Ça a fini de me réveiller, selfies, photos avec moi et la moto, la totale. N’empêche qu’avec le plat qu’il m’a amené je me suis régalé, impossible de tout finir. Je garderai un bon souvenir de cette halte.
J’allais passer le portail avec la moto qu’il me montre mon passeport, je ne saurai jamais si c’était une blague, j’en ai même ri avec lui, il me fournit en plus un document de passage pour la police, comme en Russie.
Pour rejoindre Belgrade, hier avant de passer le Danube qui fait office de frontière, j’ai hésité à prendre une route qui longe le Danube côté roumain et rejoint la Serbie bien plus haut, j’ai pas osé. Sur ma carte de la Serbie qui est assez détaillée, il est indiqué que les deux prochains passages du Danube sont fermés, un gros sens interdit sur la carte. J’avais aussi la solution bulgare mais je me réserve la Bulgarie pour une prochaine balade.
Ce matin j’ai vu un énorme chantier autoroutier qui longe la nationale et devinez qui finance? Les chinois bien sûr, des gros panneaux sont écrits en chinois, en plus un immense drapeau flotte au vent, histoire que l’on ai pas reconnu l’écriture en chinois.
En espérant que l’affaire ne finisse pas comme au Monténégro, les monténégrins ne pouvant plus rembourser la dette autoroutière, c’est l’Europe qui a pris le relai et paye les échéances. Après un énorme bouchon à Belgrade, j’arrive dans le parc national de Fruska Gora. Je ne suis plus très loin de Novi Sad, lieu du rendez-vous de demain pour la dernière étape du Quarté Belge. Ce soir je dors à Vrdink, vous remarquez, 6 lettres et une seule voyelle. Ça s’écrit Bpahnk c’est simple et encore à l’entrée de la ville c’est uniquement noté en cyrillique, merci Tomtom.