Bosnie Tour 2022
Jour 1
7h30 tutto a posto comme on dit en Italie. chaque chose à sa place surtout ne rien oublier. Ne rien oublier cela veut dire une moto bien chargée, la 1150 GS est une vraie bête de somme une bonne travailleuse elle ne se plaint jamais. Partir pour un peu plus d’un mois demande au minimum d’intendance et d.organisation au chargement. Mymy sera du voyage jusqu’au 22 août date de son retour en France par avion avec un Zadar- Bordeaux car pour elle c’est la reprise. Pour ma part le voyage continuera.
La maison est fermée, le chat est parti se reposer à Bordeaux, le voisin doit arroser notre jardin nous sommes prêts à partir le point d’orgue de la journée c’est la traversée de la haute Ardèche , Ste Agrève, Lamastre. Nous faisons un arrêt casse-croûte vers le Lioran en passant par le col de Cere, ce soir nous dormons à Valence. Encore une journée de canicule même en Ardèche il fait très chaud .
Jour 2
De Valence nous passons par Gap puis Barcelonnette et la montée du col de l’arche le temps est orageux quand nous pique-niquons. Puis nous attaquons le versant italien et le col de l’arche devient le col de la Madeleine c’est à partir de cette endroit que nous sentons les premières gouttes de pluie qui commencent à tomber et tout d’un coup ça dégénère, ce sont des trombes d’eau qui nous tombent sur la tête, la route ruisselle et devient glissante depuis le temps qu’elle n’avait pas été lavée. Les « tornante » avec parfois pas mal de devers, se manient de la pointe des doigts sur les leviers et l’accélérateur.
Arrivés dans la vallée le soleil revient enfin et cela nous permet de sécher un peu, nous sommes trempés... et oui les habits de pluie sont restés dans la sacoche car nous n’avons pas pensé qu’il pourrait pleuvoir si soudainement . En parlant de sacoches, je me rends compte que j’ai oublié les clés sur l’établi à la maison, je ne pourrai donc ni les enlever ni les fermer à clé. Et pourtant en partant de la maison je disais en plaisantant que j’avais certainement oublié quelque chose d’important mais je ne savais pas encore quoi ...c’est bon j’ai trouvé. Ce soir c’est pizza et nuit à Alessandria, une belle ville où j’ai mes habitudes .
Jour 3
Alessandria-Ancone
pour aller plus vite je fais le choix de prendre l’autostrada. Rien de particulier mise à part la chaleur les températures doivent friser les 40°. On en serait presque à regretter la pluie glaciale des Alpes. Il y a énormément de trafic et fréquemment des bouchons. je suis l’exemple des motards italiens qui empruntent les bandes d’arrêt d’urgence pendant au moins 50 km en espérant ne pas tomber sur les carabinieri.
Avant de rejoindre le ferry nous nous accordons un moment de repos sur les hauteurs d’Ancone dans le parc national del Conero.
Nous devons ensuite échanger notre réservation contre les billets nous permettant de prendre le bateau. C’est blindé de monde nous devons attendre une heure avant de récupérer des billets. Il nous faudra encore plus d’une heure avant de pouvoir monter sur le bateau et que la moto soit attachée par les marins. Parmi les motards 90 % sont des Italiens qui partent faire les Keke en Croatie sur des BM toutes neuves ou des Harley au bruit assourdissant. Heureusement 2 ou 3 couples de grands voyageurs relèvent le niveau. Cette vision des choses n’engage que moi. Nous embarquons enfin vers 22h30, pour nous ce sera cabine et une belle nuit de sommeil, 1500 km en trois jours c’est pas violent mais c’est les vacances
Mémo : ne jamais prévoir un trajet un samedi de départ en vacances!
Jour 4
Le ferry arrive à Split à 10h. La sortie du port n’est pas une chose facile deux ferry débarquent en même temps leur flotte de véhicules. Malheureusement un seul à la fois passe la douane. Il nous faudra une bonne quarantaine de minutes pour sortir de Split et pouvoir enfin rouler. Après 70 km nous arrivons à la frontière et trouvons une file de 500 m de voitures.Je double la centaine de voitures arrêtées avec toutes leurs vitres fermées, ça me rassure, les passagers peuvent patienter sous le soleil ils ne mourront pas d’insolation. Carte grise passeport c’est bon tout est OK bienvenue en Bosnie Herzégovine. Il faut dire que c’est un peu le but du voyage, passer deux semaines entières en Bosnie et ça commence maintenant.
Après avoir traversé un long plateau de cailloux style celui du Larzac, c’est la montagne qui nous entoure.La température est plus agréable à présent. Ce soir nous logerons dans un hôtel camping restaurant au bord du lac Ransko Jezero. Nous ferons une belle balade en soirée sur une presqu’île du lac
Jour 5
Le programme de la journée est de suivre la Neretva jusqu’à Konjic en passant par Jablanica et son lac vert du même nom. Nous pique-niquons en montagne puis faisons une halte baignade sur les bords du lac. C’est là que le tonnerre commence à gronder et qu’un orage très violent éclate, nous avons juste le temps de nous réfugier dans une guinguette-barge sur le lac. Nous ne sommes pas les seuls avoir choisi ce lieu pour laisser passer l’orage qui est particulièrement long. Après une longue attente nous ferons les derniers kilomètres pendant environ 35 minutes sous une pluie bien fraîche. Pour se réchauffer le corps, cevapi (petits rouleaux de viande hachée grillee)pour moi et truite pour Mymy.
Jour 6
Ce matin il fait un peu frais, l’orage d’hier a balayé la chaleur. Nous longeons la Neretva de Jablanica à Mostar par la N17. Cette route est magnifique entre montagne et rivière, les paysages sont splendides. Nous croisons Mostar sans nous arrêter car nous y avions déjà fait une halte il y a quelques années, cela reste une très belle ville à visiter bien sûr.
Nous faisons une halte à Blagaj où la rivière Buna longe le monastère Soufi et traverse le village.
Le point d’orgue de notre journée sera la visite du village de Pocitelj avec ses maisons ottomanes et sa mosquée. Les rues pavées sont assez raides avant d’arriver au château en restauration, le tout sous une chaleur accablante, la fraîcheur de ce matin est bien loin. La vue du château sur le village et la rivière est splendide c’est un arrêt obligatoire. Il faut cependant noter que la construction d’une autoroute qui traversera la Bosnie est en cours et gâche un peu le paysage. Il nous reste ensuite 100km pour arriver à Trebinje. Après 50 km de montée et 50 km de descente, la ville est notre point de chute pour cette nuit, nous visitons en début de soirée la vieille ville fortifiée et prenons notre repas sous une énorme treille de vigne située dans le jardin de notre hôte (15€ la nuit pour 2 personnes). Trebinje ne fait pas partie de l’Herzégovine nous sommes l’espace d’une soirée en république serbe de Bosnie.
Jour 7
vers 10h du matin nous levons le camp et quittons Trebinje. Pendant 30 km en suivant une très belle route entre montagne et rivière la Trebisnjica juste avant de tomber sur le poste frontière entre la Bosnie et le Monténégro. Nous prenons alors la M3 une route que nous avions faite en partie l’an dernier avec les copains Alain et Jean-Mimi.
nous longeons la rivière Piva qui est sous -affluent du Danube. Elle est stoppée par un barrage et forme un lac sur plus de 50 km, c’est tout simplement magnifique, nous sommes dans le parc du Durmitor.
nous allons nous poser deux jours à Pluzine. Baignade et repos pour finir la journée. Demain nous prévoyons 180 km de montagne avec des passages pratiquement à 2000 m a priori les routes sont très petites et plus ou moins bien entretenues. à suivre...
Jour 8
nous partons aujourd’hui à la découverte du parc national du Durmitor. C’est une belle surprise. Les paysages sont époustouflants, quelques fois vertigineux. La route peut-être parfois un peu difficile car étroite et avec quelques cailloux. Mais quel régal pour les yeux, nous avons sillonné cette endroit pendant environ 180 km. Nous avons fini avec un petit repas sympathique et très copieux vu qu’ici les portions semblent multipliées par deux. Demain nous quittons Pluzine pour découvrir Sarajevo.
Jour 9-10-11-12 SARAJEVO
Alors que la canicule est installée en France, ce matin nous enfilons un vêtement de pluie car il ne fait pas très chaud. Le poste-frontière bosniaque est plutôt rustique, nous le rejoignons en traversant une rivière par un vieux pont en bois qui n’inspire pas grande confiance. La route qui suit est assez difficile, peu ou pas du tout revêtue, il est parfois compliqué de se croiser. Nous l’avions déjà franchie l’année passée avec Alain et Jean Mimi.
nous passons par Foca, rien de particulier sinon que la ville est traversé par la Drina. Ensuite jusqu’à Sarajevo nous empruntons une belle route pendant environ 80 km longée par la Bistrica. Nous arrivons en fin d’après-midi dans la cuvette de Sarajevo où nous passons 4 nuits.
nous partons à la découverte de la ville, à pied ou en prenant le téléphérique pour la voir de plus haut et découvrir l’ancienne piste de bobsleigh datant des JO de 1984 et aujourd’hui terrain de jeu des grapheurs.Cette nuit il a plu et cet après-midi aussi du coup quand nous sommes rentrés à l’appartement nous avons un peu allumé le chauffage. C’est ça quand on se fait vieux.
Nous continuons notre visite de la ville, aujourd’hui nous visitons le City Hall et la mosquée la plus ancienne du quartier Bascarcija. À midi nous déjeunons (viande et légumes grillés) dans un restaurant tenu par un ancien joueur de foot du club Galatasarai et qui a habité Angoulême.
Alors que nous visitions le City Hall nous avons eu la surprise de croiser Mads Mikkelsen, un acteur danois qui est ici à l’occasion du festival international du film.
Aujourd’hui notre dernier jour dans la ville de Sarajevo. Ce matin nous avons grimpé à pied sur les hauteurs vers une ancienne forteresse. La montée était rude mais valait le coup d’œil une fois en haut.
Dans l’après midi après un bon repas, côtelettes d’agneau et légumes farcis, j’ai visité le musée du génocide. La visite est assez éprouvante, Elle retrace le génocide qui a eu lieu contre les musulmans de 92 à 95 et contre la ville de Sarajevo, notamment les crimes, les camps de concentration et les charniers. À l’époque cette guerre paraissait déjà terrible, mais ce musée nous fait nous rendre compte qu’elle l’etait vraiment et que l’horreur est toujours possible. Sarajevo a été assiégée d’avril 92 à février 96 plus de 10 000 habitants sont morts. Elle est aussi appelée la petite Jérusalem car beaucoup de musulmans de tous pays viennent s’y recueillir.
Jour 13
Ce matin nous quittons Sarajevo pour partir vers Jajce en faisant une petite halte à Travnik. Jusque-là la route ne présente aucun intérêt. À Travnik nous visitons les ruines de la forteresse qui domine la ville, le point de vue est sympa.
Aprè Travnik le paysage devient beaucoup plus sympathique, belle route de montagne. Cependant nous bifurquons sur un chemin de pierre blanche qui traverse la montagne, vue magnifique, mais chemin très difficile fait de bosses, de trous et de grosses pierres, et ce, pendant 12kms. Tout en étant sur le chemin je me souviens qu’effectivement le GPS m’avait informé qu’il y avait une portion de route non revêtue.
Nous arrivons à Jajce en fin d’après-midi, l’endroit a l’air très touristique mais ce n’est pas la même population de touristes qu’à Sarajevo. Nous logeons sur les hauteurs de la ville avec une superbe vue sur les montagnes. La Bosnie est un pays de montagnes, de rivières et de lacs, ça vaut vraiment le détour. Un bel orage(qui laissera derrière lui un magnifique arc en ciel) ayant éclaté une heure après notre arrivée nous restons au logement, moment de repos et de calme, demain nous prévoyons de visiter la ville et d’aller voir les fameuses cascades.
Jour 14
Ce matin départ à la fraîche, à pied, nous sommes allés voir de plus près les cascades et ensuite la forteresse que l’on aperçoit depuis le balcon de notre logement. Quand on dit à pied ici c’est pas forcément une partie de plaisir ça monte beaucoup, beaucoup, les pentes sont très raides. En fait on ne fait que monter et descendre, même la moto a eu du mal à grimper la dernière côte qui mène à notre logement...alors, imaginez Mymi !!
nous avons pique-niqué au bord du lac situé à environ 5 km d’ici, repas avec bureks à la viande ou au fromage. Ensuite sieste et baignade et pour finir une halte aux moulins de Mlincic sur la rivière Pliva. Demain nous quittons la Bosnie direction la Croatie et ses plages.
Jour 15 à la fin
Ce matin encore c’est le muezzine qui donne de la voix à 5 heure, suivi des cloches de l’église voisine à 7heure, j’en déduirai presque que le musulman est plus matinal que le chretien.
c’est avec grand regret et un petit pincement au cœur que nous quittons la Bosnie. Toujours et encore de superbes paysages, la végétation est bien verte et les rivières ne sont pas asséchées loin de là. Aujourd’hui nous ne prenons que des petites routes pour rejoindre la frontière, tellement petites que nous nous trouvons sur des routes en pierre blanche. Il faut adapter sa vitesse en fonction de la grosseur des pierres. La moto et nous sommes blanchis par la poussière. Nous avons vraiment apprécié ce pays, ses paysages magnifiques, verdoyants, montagneux et ses belles rivières. La vie en Bosnie n’est pas très chère, le litre d’essence est à environ 1,40 €, on peut manger bien pour plus ou moins 10€. Les habitants malgré la difficulté de communiquer avec eux à cause de la barrière de la langue sont sympathiques et serviables. En Bosnie les musulmans et chretiens se côtoient sans souci apparent, dans la rue le voile et le décolleté ne posent pas de problème. Je dis bien en apparence, nous savons bien que parfois l’actualité dit le contraire. La Bosnie est en tous cas dans la bonne voie pour entrer à part entière dans la communauté européenne, tout comme ses voisins des Balkans. La dernière ville de Bosnie traversée est Drvar, nous croisons quelques baroudeurs italiens à moto, sinon pas beaucoup de tourisme dans cette région. Le petit poste frontière est vite passé, un tampon sur les passeports et c’est l’entrée en Croatie. Aux postes frontière que nous avons passés depuis le début c’est surtout la carte grise de la moto que les douaniers regardent. La première ville croate traversée est Knin, Plus nous avançons vers les côtes croates et plus il fait chaud c’est un vent très chaud qui nous accompagnera jusqu’à Zadar. Nous resterons sur la côte les pieds dans l’eau jusqu’au départ de Mymy, elle prendra l’avion le 22 août pour Bordeaux, rentrée scolaire oblige. Pour ma part je vais continuer le voyage, mais c’est une autre histoire que je vous conterai.
Un peu plus de 3000 km depuis le départ de Neuvic, c’est donc un peu plus de 1500 km en Bosnie. La carte ci dessous est approximative, elle ne représente que les grands axes, sans compter les détours, les travers, les erreurs voulues ou non voulues. Beaucoup d’autre lieux sont encore à découvrir. Un petit pays et tellement beau et attrayant. C’est nous reviendrons.
Allez un dernier mot c’est de la dernière journée à deux à Croatie une petite photo Zadar et demain Mymy prends l’avion.