Vers la Géorgie...et l’Arménie
15 juillet 2023 . Jour 1 . 490kms
Pourquoi la Géorgie? Rien que les noms des mers et des montagnes que nous trouverons sur notre chemin appellent au rêve : : le massif du Caucase qui s’étire sur 1200 km de la mer noire à la mer Caspienne, la Transcaucasie où les ressources naturelles ne manquent pas et qui comprend la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui sont trois pays aux différentes cultures et religions à la merci des grands pays voisins qui sont la Russie, la Turquie et l’Iran.
Après avoir traversé la Dordogne, la Corrèze, le Cantal et la Lozère et l’Ardeche avec leurs paysages sauvages et magnifiques, nous arrivons dans la Drôme pour notre première étape.
Jour 2 . 440kms Saulce sur Rhône/Alessandria
Aujourd’hui À la mi-journée nous avons franchi le col Daniele qui est toujours aussi impressionnant surtout la descente abrupte sur l’Italie.
Passage à Pontechianale, le lac est superbe, l’hiver dernier je l’avais vu gelé lors du rassemblement de l’Agnelotreffen. Le voyage commence bien, nous sommes en Italie.
Jour 3 . 680kms . Alessandria/Chieti
Ce matin en partant de Alessandria à 8h du matin il faisait déjà 27° et pluis on descendait plus la chaleur était pesante. Le thermomètre n’est jamais descendu au-dessous de 35°. On pouvait penser qu’en arrivant sur les bords de l’Adriatique l’air marin nous aurait refroidi que nenni.
Notre étape du soir sera à Chieti, petite ville située un peu en altitude et qui nous a permis d’avoir un léger souffle de vent pour la soirée au gîte.
Jour 4 . 475kms . Chieti/Brindisi
debout à l’aube, un petit café et nous démarrons à la fraîche, enfin c’est une façon de parler car il fait déjà 27°. Sur la route le thermomètre attendra les 40°, vers Bari la température descend légèrement , nous longeons la mer et il y a du vent. Comme nous sommes en avance, nous passons à Alberobello, la ville des Trulli. Ce sont des petites maisons rurales en pierre sèche avec un toit pointu, vieilles de plusieurs centaines d’années que l’on trouve dans cette région de l’Italie. Ce petit village est à voir bien sûr mais peut-être plutôt en hiver quand il fait moins chaud et qu’il y a surtout moins de touristes. La route qui y mène est bordée de champ d’oliviers millénaires. Nous reprenons ensuite la route vers Brindisi puis c’est l’attente pour prendre nos billets pour le ferry qui partira vers 21 heures.
Jour 5. 260 kms . Igouminitsa/Kalampaka Meteores
Nous débarquons vers 7h du matin à Igouminitsa. La nuit a été courte avec, comme d’habitude un froid de canard dans la salle des sièges couchettes, heureusement nous avions prévu le duvet.
Pour sortir de la ville nous prenons l’autoroute qui n’existait pas il y a 30 ans. Cette nouvelle bande de bitume a complètement défiguré le paysage avec des viaducs et des tunnels. Ainsi la Grèce est rapidement traversée par les routiers et les vacanciers qui veulent rejoindre la Turquie ou la Bulgarie. Nous retrouvons enfin l’ancienne route qui domine le lac d’Ionina. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas senti la fraîcheur à part celle de la climatisation sur le bateau. Un petit 20° s’affiche sur le tableau de bord de la BM, ce sera de courte durée car en approchant des météores le thermomètre attendra les 40°. Après sieste et douche revigorante nous partons en fin de journée faire le tour des météores. On peut y voir de magnifiques monastères construits sur des pitons rocheux en grès par des ouvriers du XIVe siècle.
Jour 6. 540kms . Kalampaka/komotini
Les amis, le tourisme c’est super mais le but du voyage c’est d’arriver avant l’hiver en Géorgie et il faut traverser la Turquie. Alors les baignade dans les petites criques de la mer Égée ça donne envie avec la chaleur à 42° mais ça sera pas pour nous.Je pense même que nous souffrons plus que la Moto. Nous arrivons à Komotini, où nous logeons pour la nuit, et qui se trouve à 20 kms de la frontière bulgare. Sardines grillées au petit resto d’à côté pour le repas bien mérité de ce soir. Demain c’est le passage en Turquie avec une petite appréhension sur les conditionnels de roulage à Istanbul où nous allons passer quelques jours.Merci de lire le blog, j’ai les noms de ceux qui suivent !
Jour 7, 8 et 9 380kms - Komotini/Istanbul
Encore un matin où nous partons sous la chaleur. La température en roulant peut varier de 10° selon si nous sommes à l’intérieur des terres ou bien au bord de la mer.
Apres Alexandroupouli nous passons en Turquie à Ispala.Pendant l’attente à la frontière je fais la connaissance de Semih, un turc qui possède lui aussi un 1150 GS. Il me laisse passer devant lui afin de nous faire gagner quelques places et en plus nous sommes à l’ombre.
J’appréhende un peu l’entrée dans Istanbul avec la circulation, c’est énorme, ça roule vite, ça klaxonne, ça double par la droite, il faut rouler à la turque, c’est stressant mais c’est peut être la solution.
Notre arrivée dans la ville est un peu chaotique. L’adresse inscrite sur le document de la réservation du logement n’est pas la bonne. Des passants nous aident spontanément en téléphonant, Emir, le propriétaire, un jeune d’une vingtaine d’années vient nous chercher et nous amène à 300 m de là. Nous entrons à sa suite et commençons à monter par l’escalier...oh, la vache 5 étages, on avait déjà chaud, là on dégouline. L’appartement se révèle un peu moyen mais le quartier est sympa. Nous sommes à Besiktas, tout près d’une université, avec une vue dominante sur le Bosphore et le pont des martyres . Pour rejoindre le centre-ville nous prendrons le métro à 2mn et le tram pour quelques stations. La BM est garée dans « notre petite rue » entourée de scooters. Dans cette rue il y a un trafic impressionnant de véhicules qui roulent dans les 2 sens alors que c’est à sens unique . Nous sommes bien loin (3000kms)de notre petite ville de Dordogne. En rentrant le soir j’avais toujours une inquiétude de trouver des dégâts sur la BM, des rayures, la retrouver au sol, les sacoches fracturées...rien de tout cela, entourée de scooters, avec des voitures qui la frôlent en permanence, elle est restée bien en place sans antivol et sans blocage de direction. Il était prévu de la mettre dans un parking mais les gérants ont estimé que ce n’était pas assez sur pour une moto, j’ai économisé 5 € par jour.
En route pour la visite d’Istanbul
Nous commençons par nous rendre à la grande mosquée bleue, immense et d’une beauté à couper le souffle. Nous poursuivons par la grandiose Sainte Sophie, ancienne basilique transformée en mosquée et tout aussi magnifique.
En se perdant dans le grand bazar nous faisons une halte dans une petite cantine de quartier bien sympathique. Les plats sont simples mais bons et le prix défie toute concurrence.
Cette première journée, bien remplie, s’achève dans un petit resto de notre quartier.
Le lendemain nous repartons pour la visite du grandiose palais Topkapi. Une petite demi journée n’est pas de trop pour admirer les fastes des sultans successifs ayant vécu dans ce magnifique palais.
Ensuite c’est la Cisterne qui nous ravira tout en nous rafraîchissant. Il s’agit d’une ancienne et immense réserve d’eau de la ville construite par les romains, les grandes colonnes de marbre soutiennent le plafond en briquettes... du beau travail romain.
Et enfin pour clôturer notre visite nous allons découvrir le quartier populaire de Taksim et son tram historique qui remonte la fameuse rue Istikal très commerciale, pas mal de restos et surtout beaucoup beaucoup trop de monde.
Dernier resto le soir juste à côté de notre logement avec des plats typiques du pays.
Istanbul en quelques lignes:
Impressionnante de grandeur, plus de 16 millions d’habitants, fourmillante de monde. Les stambouliotes nous ont aidé spontanément dès qu’ils nous voyaient chercher, nous ont offert un trajet de métro, un plat supplémentaire...
Il y a énormément de petits travailleurs, livreurs de bouteilles d’eau, cireurs de chaussures, vendeurs de tout et n’importe quoi, officiels ou non.
De la belle voiture à la charrette à bras, du plus riche au plus pauvre, de la fille voilée à la fille en brassière et mini short, tout le monde trouve sa place sans problème dans cette ville.
la générosité des habitants va jusqu’à nourrir les chiens et chats errants, nombreux dans les rues de la ville ou même parfois dans les magasins, ils sont les rois du trottoir.
Nous n’avons pas toujours une connexion suffisante pour les photos alors nous les ajoutons avec un peu de retard.
Jour 10 - 465 kms Istanbul /Ilgaz
La sortie de Istanbul se fait sans trop de difficulté. Nous passons sur le pont qui enjambe le Bosphore celui-la même que nous avons photographié de nuit et que l’on dormait depuis le quartier où nous logions.
Nous traversons une campagne vallonée sur plus de 100 km ensuite c’est la montagne, non pas la haute montagne seulement des routes avec des cols de moins de 1500 m.
Puis vient un paysage boisé à perte de vue parfois laissant place à une vue parsemée de cultures de céréales. Nous affrontons un vent trois quart face un peu violent. Cela me rappelle une histoire que j’ai lue, celle d’un cycliste rejoignant l’Iran qui avait lutte de longs jours en Turquie avec un vent de face .
Jour 11 - 490kms Ilgaz/ Ordu
Déjà presque 1000kms depuis Istanbul, nous sommes toujours dans la montagne. Décidément le nord de la Turquie n’est que montagnes.
Apres Merzifon nous prenons des petites routes plus ou moins en bon état. La vue sur les montagnes et les vallées est très belle. Il y a quelques passages à plus de 1000 m avec une température pouvant descendre jusqu’à presque 15 degrés. Mince c’est l’automne qui est là, qu’est ce que le temps passe vite !
Lors d’un petit arrêt en bord de route pour boire un thé, nous avons encore pu constater la générosité des turcs. Le patron nous offre dès notre arrivée un pain au sésam.
En fin d´apres midi du haut d’une route en altitude nous apercevons la mer noire. La vue de cette mer est une première pour nous, finalement elle n’es pas si noire que ça. Nous faisons dans la soirée une balade en bord de mer et dégustons un plat de kefta à Ordu où nous dormons ce soir.
Jour 12 -385 kms Ordu/Ardesen
nous longeons d’un côté la mer noire et de l’autre les montagnes ainsi que les villes. Il y a pas mal d’industries en bordure de cette mer. La plus grande ville industrielle est Trabzon avec un trafic impensable , des constructions de nouvelles routes dans la montagne. Nous quittons le bord de mer pour aller faire un tour en montagne.
Après Rize autre ville en bordure de mer Noire moins de population et d’industries c’est plus sympa. Dans la région c’est la culture du thé qui domine, cela doit être la période de la récolte des camions transportent des gros ballots de thé. Les champs de thé sont à flanc de montagne et il est ramassé à la main. En Turquie le thé est la boisson nationale.Il est souvent gratuit dans les restaurants où il est servi d’office.
Ce soir nous nous posons à Ardesen dans la campagne au bord d’une belle rivière où nous dégustons une truite grillée. Nous sommes à 50 km de la frontière géorgienne.
À partir d’aujourd’hui la navigation se fera sans GPS. J’ai dû merder dans la mise à jour avant de partir car il ne reconnaît pas la Géorgie et l’Arménie.
En Turquie nous avons avancé la montre d’une heure, le soleil ce matin s’es levé à 5h et à 20h il commençait à se coucher. Demain passage en Géorgie.
Jour 13 - 110kms - Ardesen/Batoumi
c’est seulement 60 km après le départ que nous arrivons à la frontière. Nous venons de doubler plus de 10 km de camion arrêtés sur le bord de la route. Des Turcs, des géorgiens, des Kazakhs des ukrainiens, des azéri, des Russes .
À la frontière les passagers doivent se présenter à un autre guichet. Je me présente au poste turc c’est un peu le bazar, je double une dizaine de voitures pour pouvoir avancer. Au guichet c’est à celui qui parle le plus fort, j’attends impatiemment mon tour de toute façon ils ne pourront pas aller plus vite que moi puisque je bloque le passage. C’est mon tour et derrière ça commence à klaxonner, le turc adore jouer du klaxon. Je démarre et j’avance au poste géorgien je présente permis de conduire, passeport et carte grise et l’assurance spéciale pour la Géorgie.Cette assurance est obligatoire car la carte verte française ne couvre pas dans ce pays, je l’avais acheté en amont sur Internet à une vingtaine d’€.
Je retrouve enfin Mymy et nous reprenons la route pour Batoumi qui est tout proche. Beaucoup de circulation par ici, des routes défoncées et des automobilistes qui veulent doubler à tout prix ça klaxonne non-stop. Ce soir nous logeons dans le vieux Batoumi , le cœur historique de la ville. Le bord de mer est un peu kitsch il y a beaucoup de casinos que les russes aiment fréquenter. Nous avançons encore d’une heure la montre nous sommes à 2h de plus qu’en France.
Jour 14 - 230kms- Batoumi/Jvari
L’orage a grondé toute la nuit sur Batoumi,et il a plu énormément. Nous prenons la route vers Poti, une belle double voie mais pas grand-chose d’intéressant à voir.
sur la route qui nous mène à Zugbidi c’est une pluie tropicale qui s’abat sur nous. La route vers Jvari n’est pas trop mauvaise sauf sur les portions où il n’y a plus de route cat la pluie a rempli les trous d’eau et par moment je ne sais pas trop où je mets la roue avant.
C’est trempés que nous arrivons au gîte, la pluie ne s’est toujours pas arrêtée. La propriétaire des lieux nous apporte des serviettes pour nous éponger. Ce soir nous partagerons notre repas avec elle, pas de bouteille d’eau sur la table juste l’eau de vie fait maison. Il y a en même temps que nous trois jeunes cyclistes qui voyagent d’Arménie en Géorgie. Respect à eux.
Jour 15 -175kms- Jvari/Mestia
nous avons à peu près 110 km de route jusqu’à Mestia. Au début la route est assez confortable mais après une trentaine de kilomètres cela se dégrade pas mal. C’est une route qui souffre beaucoup des hivers mais aussi de l’eau qui emporte tout sur son passage. Il manque souvent des morceaux de route et quand il n’y a plus de goudron il est remplacé par du béton, quand il n’y a plus de béton c’est sur le gravier que nous roulons. En plus de ces problèmes d’infrastructures ce qui reste dangereux c’est aussi la conduite du géorgien toujours pressé de doubler. Il y a aussi sur et au bord de la route des vaches, des chevaux, des cochons, des chiens. Il faut rester toujours concentré, c’est fatiguant sur les portions vraiment défoncées je suis debout sur les cale-pieds histoire d’anticiper les trous sur la chaussée. J’évite de regarder côté ravin car cela me mettrait une pression supplémentaire. Sur les 20 derniers kilomètres la route monte tout le temp, l’état est meilleur on peut maintenant admirer les montagnes et les rivières. Nous sommes entourés de sommets de + de 4 mille mètres sur lesquels il reste de la neige. Nous longeons une retenue d’eau sur la rivière Engurie de plus de 40 km. C’est une déferlante due à la fonte des glaciers, le paysage est sauvage et magnifique. Mestia est un camp de base de départs de randonnées à pied ou à cheval mais aussi, malheureusement, avec des véhicules à moteur.
Aujourd’hui il y a une fête à Mestia, folklorique et gastronomique. Ce n’est pas pour nous déplaire il y a des tables remplies de victuailles de toutes sortes dans lesquelles nous pouvons piocher et goûter les spécialités regionales, il s’agit peut-être d’un concours récompensant les plus belles tables et les meilleurs cuisinier(es).
la vue sur la montagne est spectaculaire et grandiose, juste derrière c’est la Russie. Nous rejoignons notre gîte qui nous offrira une vue tout aussi merveilleuse.
Jour 16 - Mestia
un peu mal à la tête ce matin le Christian, hier soir au gîte nous avons passé la soirée avec une famille de Tbilissi et Temur le père a posé sur la table une bouteille d’au moins 4l de bière. Il a fallu les boire, à deux bien sûr, accompagnés de charcuterie géorgienne. Nous avons pas mal discuté avec Google traduction, c’est pas facile mais ça aide. Il faut dire que la langue géorgienne ce n’est pas de l’italien ou de l’espagnol. Nous avons malgré tout appris quelques détails de la vie en Géorgie, la vie économique, politique avec la Russie voisine. En Géorgie les hommes partent à la retraite à 65 ans et les femmes et 60 ans. Nous avons pass Une excellente soirée.
alors ce matin c’est Ushguli, un village classé au patrimoine de l’Unesco qui se situe tout au fond d’une vallée et depuis lequel on peut apercevoir au loin un glacier. Personne ne sait nous dire si l’on peut s’y rendre à moto, beaucoup de mini bus font la navette alors pourquoi pas à moto. C’est parti pour Ushguli, les premiers kilomètres sont sans problème puis une portion de route a été emportée par la rivière, pas facile mais ça passe. Plus loin la route se dégrade sérieusement ça passe toujours. Ensuite c’est une petite rivière qui a démoli la colline et qui passe sur la route. Bon là je dis stop d’autant plus qu’il reste peut-être 900 m de dénivelé. Tout seul j’aurais peut-être tenté mais pas sûr.
Nous revenons à Mestia, laissons la moto et c’est dans un minibus que nous ferons les 50 km qui nous séparent d’Ushguli. Sur les derniers 10 km la route n’existe plus, la rivière a tout emporté. Un chemin provisoire a été mis en place, l’eau coule sur la route et il y a des trous énormes. Nous sommes quatre passagers et le chauffeur est bien occupé entre téléphoner, fumer, regarder les cuisses de la femme assise devant, malgré tout il assure.
Cette route avec la rivière qui la borde est maintenant hostile et surtout dangereuse. Je n’ai pas vu une moto passer pourtant je sais que des moteurs ils sont allés. Il faut avoir une moto de moyenne cylindrée avec des pneus à crampons et un bon pilote...et sans passager de préférence.
dans tous les cas une fois arrivés dans le village avec le glacier juste derrière c’est le paradis, une vraie carte postale. C’est une vallée verdoyante entourée de montagnes majestueuses au sommet à 4000 m située au sud de la ligne de crête du Caucase. Ushguli est au pied du Chkhara, le troisième plus haut sommet caucasien. 200 personnes vivent dans la région, la neige est présente six mois par an et la route menant à Messia est souvent impraticable.
On peut voir de nombreuses tours de défense médiévales du XIIe siècle . Nous commençons la visite par la vieille église qui domine le village, se balader ici est un vrai coup de cœur bien qu’il y ait beaucoup de maisons qui ne demandent qu’à s’écrouler. Mon paradis devrait ressembler à cet endroit.
J’espère que les photos vous transmettrons la beauté de ce lieu.
nous croisons pendant notre balade nos amis géorgiens et rendez-vous est pris pour l’apéro ce soir… Aïe aïe aïe
Jour 17 - 210kms - Mestia/
hier soir Temur nous a amenés par une piste dans un superbe endroit au pied de la montagne. Nous y avons pêché des truites que le restaurant nous a fait cuire. Près de nous il y avait un homme armé d’une Kalashnikov. J’étais assez surpris, j’ai demandé à Temur la raison, il m’a répondu que nous étions seulement à 1 km de la frontière russe et que ce gars faisait partie de la police des frontières. L’an dernier quatre policiers géorgiens ont été tués dans cette région. Je n’ai pas trop compris pourquoi et comment. Il m’explique aussi quand Géorgie beaucoup de personnes sont armées, il me montre alors sa hanche où se trouve un revolver. Ce soir au menu truites et bières, au moment de me coucher je n’ai plus soif !
C’est avec un pincement au cœur que nous quittons cette belle région. Le retour se fait par la même route qu’à l’aller, route toujours aussi pourrie mais le paysage est toujours aussi beau. Une chose que je n’avais pas remarquée lors de la montée, des arbres sont lâchés dans la rivière Ingourie et récupérés au niveau du barrage quand l’eau devient paisible.
La semaine dernière Mymi avait la crève, c’est mon tour à présent, j’ai froid, j’ai chaud, je ne suis pas super en forme, mais je roule.
Nous passons par des petites routes dans la campagne parfois correctes parfois pourries, comme d’habitude, il faut s’y faire.
Il n’y a pas de vaches parquées dans les prairies, elles sont toutes sur où au bord de la route. Nous décidons de nous poser à Martvilli. En sortie de ville nous trouvons une guesthouse et dormirons ce soir dans une cabane perchée en haut d’un magnifique mûrier à plusieurs mètres au dessus du sol, drôle de sensation, mais nous y passerons une bonne nuit.
le propriétaire est fier de me montrer son alambic fabrication maison, il fonctionne plein pot.En partant il nous offre une bouteille de vin avec un fort goût d’alcool, une mixture imbuvable.
Jour 18 - 80kms Martvilli/Koutaissi
Aujourd’hui nous ne parcourons pas beaucoup de kilomètres, c’est journée visite, tranquille. Nous allons tout d’abord au petit monastère de Motsameta construit sur un python rocheux l’endroit est calme et reposant.
Ensuite nous nous dirigeons vers le monastère de Ghelati fondé au XIIe siècle. Il fut longtemps un des grands centres culturel et intellectuel de la Géorgie et réunissait des scientifiques théologiens et philosophes du pays. Il possède trois églises avec de magnifiques fresques, la plus grande est en travaux et certaines pièces ne peuvent pas être visibles.
En soirée nous faisons une balade dans la ville avec une visite du Green Market, suivie d’un repas dans un petit resto.
Jour 19 - 355kms Koutaissi/Telavi
Aujourd’hui nous faisons route plein est, de l’autre côté de la Géorgie. La première partie de la route est autoroutière , ensuite de Zestaponi Khashuri c’est une ancienne belle route the montagne. Puis nous rencontrons des travaux, malheureusement aujourd’hui une autoroute est en construction et la montagne est détruite, il y a à la place des viaducs et de longs tunnels. La rivière en bas est à l’agonie. Le long de la route nous apercevons des inscriptions en chinois, dans ce pays encore la Chine veut aider et les géorgiens, certainement pour mieux les étouffer comme cela a été le cas ailleurs.
Je me pose la question : la Géorgie a t’elle besoin de telles infrastructures, de tomber dans le bétonnage de la montagne juste pour pouvoir traverser de si beaux paysages à grande vitesse? Les mots préservation écologique, réchauffement climatique ne sont pas encore arrivés dans ce magnifique pays jusqu’alors préservé.
nous faisons un petit arrêt à Gori qui est la ville de naissance de Staline. Ma curiosité et ma culture politique me font visiter le musée qui lui est consacré. Sa vie y est retracée et à l’extérieur on peut voir la maison dans laquelle Il est né ainsi que le wagon dans lequel il voyageait. On n’y parle même de la période russe des grandes purges. En fait rien de nouveau sur Staline, mon émotion était vraiment différente quand je suis allé voir le mausolée de Lénine à Moscou. Non, je n’ai pas acheté de T-shirt ou mug à son effigie !
Notre chemin nous fait passer près de Tbilissi où il fait bien chaud car la ville est dans une cuvette. Nous filons ensuite vers une belle région de montagne avec un col à plus de 1500m, le Gombori. Et par une route qui parfois n’existe plus nous arrivons à Telavi. Là aussi pour rejoindre le gîte j’ai l’impression de rouler sur le lit d’une rivière asséchée, que des galets. La moto endure pas mal de mauvaises routes, elle cogne, claque mais continue d’avancer. Elle a pas mal chauffé ces derniers jours et a besoin d’un peu d’huile, 1 litre pour 6000kms c’est plus que raisonnable pour une BM.
Jour 20 - 135 kms - Telavi/ Telavi
Nous sommes donc à l’est du pays pas très loin de la Tchechenie. Nous essayons aujourd’hui de rejoindre Omalo mais la route est inexistante et cassante. Déjà pour les derniers kilomètres avant qu’il n’y ait plus de route c’était pas terrible. Nous faisons une petite pause au bord d’un ruisseau c’est très calme, pas loin un berger est en train de tondre ses moutons en pleine nature. Nous partons ensuite visiter le monastère de Alaverdi, monastère dont les bases datent du VIe siècle, l’église, elle, est du XIIe. Tout a été restauré avec l’aide du vignoble Badagoni situé tout à côté. Tout en haut du bâtiment des centaines d’hirondelles virevoltent.
ce soir nous décidons de modifier notre voyage, nous partons en Armenie.
Jour 21 - 370kms - Telavi/Alaverdi en Arménie
cette nuit de violents orages ont éclaté, pluie impressionnante de puissance, grêle, vent, cela faisait un bruit d’enfer dans la maison. Ce matin plus d’électricité, plus d’eau dans le gîte. C’est en prenant la route que l’on découvre les dégâts de l’orage : la chaussée est recouverte de terre et de gravier, des arbres sont tombés sur la route et sur les maisons. Les habitants ont sorti les pelles et les tronçonneuses, vu leur tête nous voyons bien que la situation est exceptionnelle.
Malgré tout, à vitesse modérée nous avançons. Sur le bord de la route, loin devant moi une forme est allongée au sol. Je vois bien qu’ il ne s’agit pas d’un chien écrasé comme on en voit souvent ici. C’est bien une forme humaine qui est couchée sur le bas côté. Les voitures devant nous l’évitent mais personne ne s’arrête, je dépasse l’homme au sol et fais demi-tour, Mymi descend de la moto et constate les dégâts. Il a du sang sur le visage et est incapable de bouger ou se relever. Un automobiliste vient enfin en aide à Mymi pour le remettre debout, il ne tient pas sur ses jambes, a l’air hagard et est bien amoché. Un proche habitant appelle les secours, que nous croiserons un peu plus loin.
Sur notre route vers l'Arménie nous faisons une halte à Sighnaghi, magnifique village avec un panorama exceptionnel.
Je fais le plein dans une station service qui faute d’électricité fonctionne avec un groupe électrogène. Jusqu’a Tbilissi nous constaterons les dégâts de l’orage de la nuit dernière.
Petit tricotage aux abords de Tbilissi, Maps-Me fait encore des siennes, j’ai vraiment du mal avec cette appli, mon TomTom me manque.
80 kms après c’est le poste frontière. Cela aurait pu être rapide si il n’y avait pas eu de paperasse douanière pour la moto. Il s’agit d’un document de passage en douane identique aux formalités pour entrer en Russie. Et comme en Géorgie, il nous faut prendre une assurance car la carte verte, ici aussi en Arménie, n’est pas valable.
Après presque 2 heures de formalités nous roulons en Arménie dans une région montagneuse avec la belle rivière Debed en contrebas.
Hier nous étions à Alaverdi pour visiter un monastère géorgien et ce soir nous passons la nuit à Alaverdi en Arménie. La soirée se déroule autour d’une bière avec Louis un jeune voyageur de Narbonne avec qui nous parlerons de vin, c’est sa spécialité, et de voyages bien sûr. Il remonte en Géorgie, nous descendons en Arménie.
Jour 22 60kms Alaverdi/Alaverdi
À quelques foulées du gîte qui se situe dans la ville haute, se trouve la statue et un monument dédié à Mikoyan qui fut le constructeur des fameux Mig21 et juste à côté du mausolée son MIG est exposé.
Plus loin nous poussons la grille du monastère de Sanahin, classé à l’Unesco. C’est un très bel édifice d’une sobriété étonnante. Plus tard dans la journée et pas très loin nous nous rendons au monastère d’Haghpat construit dans le haut de la ville, avec une vue magnifique
Alaverdi est aussi ce qui reste de l’architecture industrielle soviétique. Ici des énormes mines de cuivre on fait la prospérité de la région aujourd’hui c’est un cadavre industriel dans une belle région.
Jour 23 - 235kms Alaverdi/Martouni
Allez c’est la dernière fois que nous descendons la route en travaux, pratiquement sans bitume, ils raclent la route au bulldozer, il nous faut éviter les trous énormes et les cailloux bien tranchants car ils sont en train de raboter la montagne. Il ne faut pas trop s’approcher du ravin me conseille Mymy peu rassurée. En revanche le bitume est parfait quand nous arrivons sur la grande route. d’ailleurs tout est parfait la montagne , la rivière, le soleil qui brille au dessus de nous...une belle journée.
Nous passons par Vanadzor, prenons une pause café à Dilijan et nous attaquons ensuite une belle route de montagnes avec de magnifiques collines verdoyantes. De l’autre côté du col nous basculons dans une région plus aride et commençons à apercevoir le lac Sevan, un des plus grand lac d’Europe et le plus grand d’Armenie. Une vraie mer intérieure de 1400km2 à 1900m d’altitude aux eaux turquoises. Nous passons quelques heures à nous baigner et à glander. Ce soir nous logeons pas loin du lac dans une petite ville bien animée pour un dimanche. Il est vrai qu’en Arménie comme en Géorgie les magasins sont ouverts, les travaux sur les routes se poursuivent comme un jour de semaine.
De l’autre côté du lac, côté est, c’est la frontière avec l’Azerbadjian et la province du Haut-Karabagh n’est pas très loin.
Jour 24- 265kms Martuni/Erevan
ce matin notre logeuse nous conseille une route différente car la principale est coupée. Pas de problème nous suivons son conseil, mais cela se complique car au bout de quelques kilomètres on se retrouve sur un chemin de galets et de terre poudreuse et ça monte sec. Je veux bien tenter mais après quelques centaines de mètres je dois me résigner à faire demi tour. Je ne maîtrise pas le poids de l’ensemble. Je retrouve donc la « vraie » route et bien sur elle est en travaux ! Sur pas loin de 8 kms c’est encore une fois sur les cales pieds que je franchis les travaux et la chaussée poussiéreuse. Par la suite plus de travaux mais route quand même pourrie. Nous sommes partis à 9h et n’avons fait que 55 kms, parfois la distance se calcule en heures.
La route vers Ararat est beaucoup plus roulante. Et que dire du paysage, il est magnifique, montagneux, sauvage avec juste quelques habitations, de maigres cultures et quelques têtes de bétail.
La chaleur commence à se faire sentir, pour rejoindre Erevan nous longeons les frontières de l’Iran, l’Azerbadjian et bien sur la Turquie
bien que la ville d’Ararat soit en Arménie, le mont Ararat est lui, en Turquie. Il est impossible de passer d’Arménie en Turquie , les frontières sont fermées...ah la folie des hommes ! Pour l’Azerbadjian il faut un visa, mais nous n’avons pas prévu de nous y rendre.
En route nous avons fait un détour vers le monastère de Novarank près de la ville Eghegnazor, situé dans les gorges de la rivière Amaghov. La route qui y mène est superbe, l’église originelle date du IXe siècle.
A l’entree dans la ville de Erevan c’est la fournaise , la température avoisine les 40°.
Jours 25 et 26 Erevan 13kms à pieds
Aujourd’hui c’est marche pour visiter Erevan. nous logeons dans les hauteurs de la ville , au dessus de la Cascade. C’est par là que nous rejoignons la place de la République, anciennement nommée place Lénine. Nous nous dirigeons vers le marché central avec ses étals de légumes et de viande, puis vers le Vernissage , marché artisanal.
il existe à Erevan une très belle mosquée dans le centre-ville, la mosquée bleue. N’oublions pas qu’Erevan et l’Arménie ont été perses avant l’ere soviétique. Nous avons flâne toute la journée dans le centre en prenant quelques pauses car la chaleur était pesante.
Jour 27 - 130kms - Erevan/Gyumri
Ce matin en quittant Erevan nous faisons un détour par le mémorial du génocide arménien, un petit devoir de mémoire ne fait jamais de mal. Émotion.
Déjà il commence à faire chaud, mise à part une portion de route en travaux aujourd’hui nous avons de belles routes bien neuves.
Je vous ai déjà parlé des vieux camion Kamazs ou autres qui ici sont légion. Il ne faut surtout pas les suivre dans une montée, la fumée noire qu’ils dégagent peut vous asphyxier en un rien de temps. Et lorsqu’ils arrivent en face ce n’est pas le camion qu’on voit en premier mais c’est la fumée. Un petit coup d’apnée de quelques secondes suffira.
L’Arménie est située sur un haut plateau et à une altitude de minimum 1000 m en montagne, les cols sont très souvent à plus de 2000 m d’altitude.
Ce soir nous logeons près de Gyumri, au bord d’un lac qui fait office de frontière avec la Turquie. En voyant les barrières de barbelé on s’en serait douté.
Jour 28 - 90kms - Gyumri/Gyumri
Ce matin nous partons pour la visite de la ville de Gyumri, petite ville très animée avec son marché quotidien. C’est une région que le séisme de 1988 n’a pas épargné, le centre-ville est encore en reconstruction, une des deux églises s’est aussi effondrée, des photos montrent au lendemain du tremblement de terre un tas de cailloux : il aura fallu 30 ans pour la reconstruire. Ensuite nous visitons une forteresse construite au XIXe siècle qui fait office aujourd’hui de salle de spectacle, elle a la forme d’un grand cercle construit en pierre noire d’où son nom de Black forteresse. Tout proche une énorme statue en haut d’un immense escalier c’est la statue de la mère Arménie.
Tout en bas nous assistons aux entraînements des jeunes du coin en particulier en boxe.
Jour 29 - Gyumri/Manglisi - 235 kms
Ce matin nous disons au revoir à la chaleureuse et attachante famille chez qui nous logions. Si vous venez en Arménie et que vous êtes dans le coin n’hésitez pas : Guest House Lake House à Noraber tout proche de Gyumri.
nous donnons nos dernières pièces de monnaie locale, les drams, à la station-service du coin. La frontière de la Géorgie est à une soixantaine de kilomètres. Sur la route plus loin, une voiture nous double, nous fait signe et nous arrête. C’est juste pour nous offrir deux pêches, les Arméniens sont vraiment sympas, nous avons pu le constater à plusieurs reprises. Ce n’est que lorsqu’ils sont au volant qu’ils font n’importe quoi : téléphone, doubler sur la droite ou quand un véhicule arrive en face, le cligno est en option...Nous avons constaté quelques accidents, mais au vu de leur conduite je trouve que le nombre est faible. Il faut toujours faire attention, il faut dire que depuis quelques jours je commence adapter leur façon de conduire.
Nous avons constaté quelques accidents, mais au vu de leur conduite je trouve que le nombre est faible. Il faut toujours faire attention, il faut dire que depuis quelques jours je commence à adapter leur façon de conduire.
Jusqu’à la frontière non loin de Brava, l’Arménie jusqu’au dernier jour nous aura offert un spectacle permanent avec ses paysage.
Les motards ici en Arménie sont plutôt rares, nous n’avons pas croisé une seule moto de voyageur, uniquement quelques motards locaux qui nous faisaient de grands bonjours. Nous sommes loin des hordes de motards croisés dans les cols français et italiens . Je trouve que c’est reposant et cela ne me gêne pas du tout.
Le passage en frontière est assez rapide, nous revoilà en Géorgie, les paysages sont assez sympas, on longe de magnifiques lacs de montagne en passant par Poka, Tsalka et arrivons à Manglisi.
Dans le village les rues ne sont pas goudronnées , mais bon c’est courant en Géorgie.. Là en plus il y a des travaux, des galets, des saignées, des bouches d’égout ouvertes c’est donc en mode enduro que nous arrivons chez le logeur.
Jour 30 - 130 kms - Manglisi/Tbilissi
une fois les ruelles aux ornières du village franchies c’est une belle route de montagne qui nous attend..Certains paysages ressemblent au Pays basque avec ses sommets bien verts. Pas mal de bergers dorment dans les abris de fortune pour la belle saison, l’herbe est belle pour les troupeaux de moutons et de brebis. Sur cette belle route nous arrivons sur une colline sur laquelle se trouve un monument tout en hauteur autour duquel sont plantées de hautes épées en pierre, les inscriptions en cyrillique ne nous permettent pas de savoir ce que représente cet ensemble. Une photo en passant, et je fais appel aux amateurs d’histoire qui me lisent pour nous en dire plus. Nous arrivons dans la banlieue de Tbilissi pour rejoindre le monastère de Djvari. Le Monastère est très joli, bien restauré mais c’est surtout son implantation qui est impressionnante. Il domine au sommet d’une montagne rocheuse avec en bas le confluent des rivières Koura et Aragui.
La Koura prend sa source au nord-est de la Turquie et se jette dans la mer Caspienne, en traversant Tbilissi bien sur, j’ai lu qu’elle fait 1514kms de long.
En début d’après midi nous entrons dans la capitale, et comme partout dans le pays, des travaux génèrent d’énormes Embouteillages auxquels s’ajoute la température , nous avons vu le thermomètre de la moto monter jusqu’a 46°, l’huile de la BM a dû bouillir ! C’est l’enfer.
Mais notre chemin de croix ne s’arrête pas là, Mapsme est incapable de nous mener à notre gite- donc nous demandons à un taxi de nous y conduire. Nous devons loger dans le vieux Tbilissi mais voyons le taxi traverser la rivière et nous amener sur la rive opposée en nous disant que notre appartement doit être par là. Bien sur nous ne trouvons pas l’adresse et encore une fois Mymi avec son sourire et son anglais bien meilleur que le mien va nous sortir de la galère. Nous retraversons le fleuve. Nous voyons qu’il existe dans cette ville plusieurs rues portant quasiment le même nom. Bon allez , non sans se tromper à nouveau nous arrivons à destination. Ouf, une bonne douche froide pour faire baisser la température corporelle et nous resterons dans la capitale pendant 3 jours. .
Jours 31, 32 et 33
Notre séjour dans la capitale géorgienne : nous avons beaucoup marché et découvert des monuments , de jolies ruelles, le quartier des thermes. Nous sommes montés au château non pas avec le téléphérique comme les chinois mais à pied comme des sportifs !
Nous avons arpenté le marché aux puces qui se trouve dans un parc le long de la rivière
Tbilissi le jour, Tbilissi la nuit, beaucoup de pauses pour se désaltérer, 2 ou 3 petits restos sympas.
La ville est belle, elle peut être très différente selon le quartier dans lequel on se trouve. Il y a pas mal de travaux et de restaurations en cours et certainement beaucoup à venir.
Un reproche cependant c’est une ville où il y a énormément de voitures, jusque dans les ruelles, sur les trottoirs...Le piéton en Géorgie n’est pas du tout respecté, l’automobiliste est roi et c’est dommage.
J 34 380 kms Tbilissi/Kars en Turquie
c’est bon ce matin pas trop de circulation au départ de Tbilissi. C’est aujourd’hui que nous quittons la Géorgie, il aurait fallut rester un mois de plus pour en faire vraiment le tour.
Nous quittons donc ce pays de la plus belle des façons par la la montagne, pour profiter un maximum des superbes paysages géorgien.
Nous reprenons la route que nous avions prise la semaine dernière en revenant d’Arménie, le magnifique lac Paravani, puis nous passerons la frontière pour la Turquie pas très loin de Ahalcihe.
Petite fouille du sac et des sacoches’ signons une déclaration comme quoi nous ne faisons pas de commerce. Le poste frontière est en pleine reconstruction, il faut laisser la moto, aller faire signer un document en avant, revenir chercher la moto, attendre encore, le passeport est tamponné, c’est ok? Non c’est pas ok, il faut représenter le passeport à un dernier qui nous dit OK. Une partie des douaniers étaient bien occupés à vider une grosse voiture venant de Russie, ils étalent sur le sol le contenu du coffre, que du matériel professionnel, perceuses et divers matériels, je sent la russe inquiet, les douaniers turcs ne sont pas des grands comique.
Nous arrivons donc dans la région de l’ Anatolie orientale et attaquons une belle partie de montagne, avec un passage de col à 2550 mètres l’ Ilgar d.Agi Geçidi, passons Ardahan et en fin de journée nous nous poserons à Kars. Vraiment une belle journée de roulage.
Hier à Tbilissi nous sommes passés au bureau de Georgian Airlines pour vérifier la validité du billet d"avion pour le lendemain que Mymi avait achetée plusieurs mois plus tôt et tranquillement la personne en face de nous dit que le vol a été annulé. Quelle solution? Acheter un nouveau billet pour plus tard à 700 euros pour un Tbilissi/Paris,
La solution que nous adoptons c.est de continuer ensemble jusqu’à Sofia en Bulgarie et voir venir.
cela fait partie des aventures et surprises d’un voyage.
j 35 730 kms. Kars/Erbaa
8 h départ de Kars, il fait bon, ça roule bien la route est plutôt bonne, ce sont des deux voies comme beaucoup sur les grands axes en Turquie où souvent il faut passer à trois, pas mal de lignes droites surtout en Anatolie avec des énormes cotes jusqu’à 13% où les camions avancent au pas et crachent leurs fumées bien noires. Les descentes sont aussi très dangereuses pour les camions.
Et comme toujours la montagne est splendide.
Dans la journée la température monte en flèche, mais en roulant ça ventile.
Sur une double voie à vive allure je me mange un sacré trou, ça cogne fort mais la Bm garde le cap, c.est impressionnant.
17 h nous commençons à regarder sur les abords pour trouver un hôtel. Je sens dans la roue arrière une sensation bizarre mais pas de bruit. Je stoppe en bordure de la double voie, de l’huile coule du pont sur la roue arrière. C’est la MERDE. C.est parti pour une soirée galère, 17h30 appel à Mondial Assistance(j’ai l’habitude) pour un remorquage à 23h40 après je ne sais combien d’appels. Nous avons patienté dans le jardin d’un papy, pas de communicatIon possible entre nous, il est encore plus sourd que moi, merci à ce monsieur qui nous a donné de l’eau et qui voulait nous faire manger, désolé mais l’arrêt brutal du voyage nous a un peu coupé l’appétit.
pour le remorquage, trois jeunes avec un camion plateau, ils sont bien en forme et bien excités.
Le plateau du camion ne s’abaisse pas et ils me demandent de démarrer la moto pour monter la rampe bien raide, je leur dis que ce n’est pas possible.
Je regarde s’il y a un treuil et il y a un, Je crochete le câble sur le pare cylindre et ils mettent le treuil en route, nous sommes quatre à tenir la moto. C’est OK la moto est sur le plateau, bien sûr ils n’ont qu’une petite sangle qui sera placée en travers sur le siège de la moto, comme sur les bateaux, Ça fait un peu juste pour maintenir la moto en roulant. Mymi et moi devant avec le chauffeur et vous me croirez certainement pas mais les deux gars sont restés sur le plateau pour tenir la moto. Sur la voie rapide qui nous amène à Niksar les deux gars les cheveux au vent tiennent la Bm avec les semis remorques qui nous doublent en klaxonnant, 30 kilomètres très longs nerveusement.
la Bm est mise en dépôt dans un petit bouclard à cycles et à motos 125 chinoises , un vrai bordel, le proprio nous dépose au centre de Niksar dans un hôtel il est deux heures , la suite demain.
Je j35 Niksar/tokat 50 kms en camion plateau
nous avons Rv ce matin pour remettre la moto sur un camion plateau et partir chez BMW à Samsun , sauf que pas de camion er bmw demande un délai de 15 jours pour réparer, merci encore bmw motorad pour votre aide et votre assistance, inexistante. Pour passer la frontière il semblerait que je soit obligé d’avoir la moto avec moi. Après une longue attente de 3 heures’ des dizaines de coups de téléphones À son réseau le proprio du bouclard ne peut faire plus pour nous. L’assistance nous envoie un camion, la moto chargé et les bagages dans le camion, nous partons pour Tokat à 50kms. À peine la moto descendu du plateau elle monte sur le pont du garage, en 15 minutes tout est démonté. En buvant le thé nous regardons le patron œuvrer sur la Bm, verdict: Roulement de pont complètement détruit. Il ne me reste plus qu’à attendre les pièces de remplacement , je prends un petit hôtel à 50 m à dix euros la nuit pour deux jours et Mymy prendra le bus pour Istanbul ce soir, 12 heures de trajet, puis d’Istanbul elle prendra un autre bus pour Sofia en Bulgarie à fin de pouvoir prendre l’avion le dimanche matin pour Paris.
J 37 Tokat/Tokat
J’ai rendez vous ce matin à l’atelier. Pour le petit déjeuner, ici le matin on mange bien, nous passons une petite heure à manger pain, crêpe locale, fromage, olives et bien sur nous buvons du thé, hier j’ai du en boire une dizaine, et aujourd’hui c’est bien parti pour. En Turquie le thé est partout dans la rue, les magasins, les restos, le plus souvent il est offert, ici il est plus facile de boire du thé que de trouver une bière.
Le mécano me confirme que les pièces de la moto doivent arriver en partie de Istanbul et le reste de Ankara, il s’est démené pour les trouver. Alors que BMW motorrad de Samsun nous demandait 15 jours de délai.
Faute de moto, je marche. Toute la journée je me balade avec une petite sieste après le repas. Vers 17 heures je repasse chez le mécano pour voir si les pièces sont arrivées, la Bm est dehors , remontée et prête à repartir, j’y crois pas. Je pensais rester ici quatre ou cinq jours. J’essaye la moto, tout est OK. Demain je roule.
Dernière soirée avec les dames de la pension, à boire du thé bien sûr.
J 38. 1337 kms Tokat/ Sofia Bulgarie
debout à l’heure du champ du muezzin je prends la route à 7h. Rouler à la fraîche c’est trop bon, la moto en ronronne. Après 300 km je fais le plein , je bois un café. En regardant au niveau du pont de la Moto, je vois une goutte d’huile qui tombe sur la jante, je constate une petite fuite. Merde.
je continue d’avancer, mon frein arrière ne répond pratiquement plus il doit prendre un peu d’huile.
Il est midi j’ai fait plus de 500 kms, donc je continue et si ce soir je rejoignais Mymy à Sofia. C’est une idée. Je passe Istanbul par l’autoroute, continue vers Edirne, vers 16 heures j’arrive à la frontière bulgare. Une file d’attente pas possible, en parlant avec des Turcs qui reviennent en France, ils me disent que les motos peuvent passer devant. Je vais essayer, avec mes deux valises alu pas toujours évident. Mais enfin ça marche. J’ai perdu 1h30 mais j’aurais pu en perdre le double si je n’avais pas rusé. À 200 km de Sofia je téléphone à Mymy et lui dis que je serai là ce soir .
1337 kms 13h30 de conduite, moyenne 97 km/h
j’ai une photo du GPS ( statistiques) un exploit à la con. Je suis malgré tout content de mon exploit et bien sur d'être un peu con.
un grand merci aux amis turcs pour les fruits et l’eau fraîche à la frontière.
J 39 Sofia
ce matin Mymy s’est envolée pour Paris. Je vais rester une journée supplémentaire pour visiter Sofia. Beaucoup de bâtiments datent de l’ère soviétique, sinon comme toutes les villes des Balkans beaucoup d’immeubles du style haussmannien. L’église orthodoxe côtoie la mosquée. Bien sûr je ne loupe pas la visite du marché, je prendrai même un repas dans un mini restaurant avec une cuisine préparée sur le pouce. À Sofia les grands édifices côtoient les ruelles à bazar. Il fait bon se balader ici. À mon grand plaisir j’ai même retrouvé de la bière dans les bars
J 40 560 kms Sofia/ Sabac (Serbie)
toujours la fuite d’huile, du goutte-à-goutte mais ça fuit et toujours pas de frein arrière. Le disque est tout gras, il va falloir que je trouve de l’huile pour refaire le niveau du Pont.
je révise ma copie, je voulais faire la partie montagneuse de la Bulgarie, sans frein arrière je vais pas tenter. D’autant plus que le sud est de la Bulgarie, la partie frontalière avec la Grèce est en feu. J’en ai eu un aperçu quand je suis arrivé de Turquie. Je me suis retrouvé dans la fumée pendant plusieurs kilomètres, obligé de mettre le foulard sur le nez. Donc voilà, un peu frustré de ne pas faire ce que j’avais prévu, je vais simplement essayer de ramener la moto à la maison. Chose heureuse, ça fera une occasion de revenir en Bulgarie : j’ai longé de belles montagnes, de belles rivières, j’ai même vu la Maritsa : la rivière de Sylvie Vartan dans la chanson. Ce matin une partie d’autoroute jusqu’à la frontière, presque deux heures d’attente sous la chaleur, ensuite quelques belles routes serbes entre montagne et campagne. Vers Belgrade je longe le Danube. Je trouve une petite chambre à Sabac
J41 570 kms Sabac/Postojna (Slovénie)
Et encore un plein d'essence, cette moto n'arrête pas de boire, pour cette fois c'est du 95, mais j'ai eu droit à un peu de tout: Du 92, du 98 et même à du 90 je ne sais plus où, tant que le moteur arrive à digérer le tout c'est ok. Pour nous c'est pareil suivant les pays il faut s'adapter à la nourriture et parfois c'est pas facile à digérer. Je quitte la Serbie par les petites routes, arrivé au poste frontière avec la Croatie il y avait exactement 8km500 de camions en attente et ça n'avait pas l'air de bouger. Pour ma part, j'essaie à nouveau la méthode de la ruse, je double une cinquantaine de voitures et me voilà à l'ombre sous le porche du poste de contrôle. Une dernière voiture Italienne me laisse passer, grazie mille.
En Croatie je prends l'autoroute, pour la Slovénie je prends la vignette à la frontière, qui n'est plus à coller, ils enregistrent juste le numéro d'immatriculation et ce sont les portiques avec les détecteurs qui verront si le numéro est enregistré ou non. Demain soir je voudrais être dans la famille du coté de Torino, quelques jours avec la famille c'est bon pour le moral et les kilos. Pour l'instant c'est camping à l'arrache sur le bord de la route, je ne monte même pas la tente, le matelas et le duvet suffiront. Je fouille la sacoche pour improviser un repas: Un bout de pain, des figues sèches, du miel et deux gâteaux secs en milles miettes, ce soir ce ne sera pas l'indigestion. quelques pages de lecture pour m'endormir. Je vous conseille le livre du moment :
"La fille d'un héros de l'union soviétique" d'Andreï Makine, triste et émouvant tout en étant historique et drôle.
J42 650 kms Postojna/Pinerolo
8 heures je décolle, de la fraicheur en Slovénie et la canicule en Italie, ajouté à ça les camions par milliers et des bouchons à Milan (comme d'habitude) je suis bien content d'arriver dans le piémont des Alpes italiennes.
Bonjour la famille, je mets la moto au garage et je jète un coup d'oeil à ma fuite d'huile, elle est toujours présente, vu l'état de la jante et du garde boue on pourrait croire que c'est une moto avec une chaine que j'ai et non un cardan. Peut être qu'aujourd'hui avec la qualité des chaines secondaires le cardan sur les motos est un peu dépassé, Je vais certainement retenir la leçon pour ma prochaine moto.
J 43 44 45 46 47 48
Farniente et balade dans le piémont Italien, de la bonne cuisine et du bon vin. Pas de moto, juste un peu de tracteur dans la propriété de mon oncle.
Que c'est bon de profiter de ma famille italienne.
J49 520kms Pinerolo/Clermont Ferrand
Allez, il faut penser à rentrer à la maison, que c'est dur de dire au revoir à la famille après cette belle semaine.
Je rejoins Sestrières où les premières neiges ont blanchi le haut des massifs, c'est très beau. Je retrouve la fraicheur des sommets, à peine dix degrés à Sestriéres et au sommet du Lautaret. En fin d'aprés-midi j'arrive chez Alain.
Nous finirons la soirée autour d'une carte afin de préparer notre voyage pour la dernière étape du Quarté Belge en Italie.
J 50 320 kms Clermont-Ferrand/ Maison
Départ à la fraiche ce matin, Alain a décidé de faire un bout de route avec moi. Midi nous arrivons tout juste pour déjeuner chez l'ami Zébulon à Gimel-les-Cascades.
Une dernière bise aux copains et je finis en solitaire le route jusqu'à Neuvic, plein d'images dans la tête: Des images de paysages, mais aussi de personnes que nous avons croisées sur notre route.
Dans un voyage aussi long il est impossible de tout retenir, il se passe tellement de choses dans une journée. Seules les images les plus dominantes restent gravées, pour le reste les photos et les écrits raviveront la mémoire.